Lilo, le moteur de recherche qui finance les assos au fil de l’eau

Un moteur de recherche éthique et solidaire, ça existe ? Oui, il s’appelle Lilo. C’est plus exactement un méta-moteur de recherche, qui transforme toutes vos requêtes en argent reversé à des associations. Son co-fondateur, Clément Le Bras, est notre invité de la semaine.

Le principe de Lilo est simple : à chaque fois que vous effectuez une recherche, vous gagnez une goutte d’eau, que vous décidez de reverser à un des projets soutenus par la plateforme. Rendue publique il y un peu plus d’un an, en février 2015, elle séduit déjà plus de 60 000 utilisateurs par jour. 

Votre recherche, c’est votre pouvoir !

Clément Le Bras et son associé, Marc Hausser, ont d’abord cherché comment injecter du sens dans nos pratiques numériques. Ils se sont intéressés à la publicité, avant de réaliser que ce sont les moteurs de recherche qui génèrent potentiellement le plus d’argent.

« Rien qu’avec ses recherches, un individu génère environ 45$ de revenu annuel pour Google, explique Clément Le Bras. On dit souvent aux internautes que leur recherche, c’est du pouvoir ; et que grâce à Lilo, ils peuvent se mobiliser pour des actions et des projets qui leur tiennent à cœur. »

Concrètement, c’est plutôt un méta-moteur. « On agrège les résultats des serveurs des principaux moteurs de recherche (Google, Yahoo et Bing), avec qui nous avons des contrats commerciaux. Et on s’engage à reverser 50% de nos revenus aux associations choisies par notre communauté. » Sur les 50% restants, 45% reviennent à Lilo. 5% sont destinés à compenser les émissions de carbone des recherches.

Une démarche environnementale claire, pour une entreprise qui se veut la plus responsable possible. « On cherche, d’ailleurs, le moyen de faire encore plus pour limiter notre impact et diffuser de meilleures pratiques numériques. »

Avec Lilo, chacun fait sa part

La goutte d’eau, c’est un petit clin d’œil aux Colibris, le mouvement de Pierre Rabhi et de Cyril Dion. Mais si, vous la connaissez, cette légende amérindienne de l’incendie. Alors que tout le monde s’agite et se sent impuissant, le colibri ne cesse de faire des allers-retours, avec une goutte d’eau qu’il dépose sur l’incendie. Les autres lui demandent ce qu’il fait. « Je fais ma part », répond-il. 

Le mouvement des Colibris a été l’un des premiers projets à prendre part à l’aventure de Lilo. Les deux équipes ont gardé des liens très forts et la communauté des Colibris est une fervente utilisatrice du moteur de recherche. Les deux organisations partagent une vision de la démocratie en plein essor.

« Nous pensons qu’elle peut aussi se construire à travers des pratiques quotidiennes, poursuit Clément Le Bras. Et que l’utilisateur peut prendre part à la construction des alternatives. Les grosses entreprises comme Google sont en mesure d’orienter la société. Avec Lilo et d’autres, nous essayons de faire en sorte que ce pouvoir ne reste pas dans les mains de quelques-uns. »

Toute la semaine, vous retrouverez les réactions de Clément Le Bras à nos actualités et sa sélection d’initiatives engagées.