L’Everest menacé par la pollution

Publié le 2 septembre 2019 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 2 mins

Le nombre de détritus qui jonchent le mont Everest est en constante augmentation. Dès 1990, l’ascension de l’Everest devient un business touristique et l’on recense pas moins de 800 grimpeurs, en 2018. 


Des déchets qui s’accumulent au fil des années

Au fil des expéditions, les détritus s’accumulent, non seulement au sommet (les grimpeurs ne voulant pas s’encombrer de poids supplémentaires lors de la descente), mais aussi sur les pentes et dans les crevasses qui forment la montagne. 

Les déchets laissés sur place sont le plus souvent des bouteilles d’oxygène vides, des tentes et équipements d’escalade, mais on y retrouve aussi des médicaments, des batteries et toutes sortes d’emballages. Ce ne sont là que les déchets solides, puisqu’à cela s’ajoutent les déchets humains avec plus de 15 tonnes d’excréments qui ne peuvent se décomposer à cause du froid qui règne au sommet. 

En 2013, le Professeur Pablo Fégora a déclaré dans le magazine du l’Université des Nations-Unies : « L’absence d’un système de gestion efficace des déchets solides a forcé, pendant des décennies, les membres des expéditions à faire leurs besoins n’importe où, quand ils en ressentaient l’envie. En conséquence, les excréments humains se sont accumulés dans la neige et des flux de matière fécale sont régulièrement régurgités par la montagne.» 

Pourtant, le changement climatique qui contribue à la fonte des glaciers de l’Everest dévoile chaque année de nouveaux endroits jonchés de déchets, il est donc impossible d’estimer avec précision la quantité de déchets présents sur la montagne. 

Les gouvernements et les ONG se mobilisent

Afin d’enrayer la prolifération des déchets, le gouvernement népalais a mis en place, depuis 2014, un système qui oblige chaque alpiniste à redescendre au moins 8 kilos de déchets contre une caution de 4420 €, qui est restituée si la tâche est accomplie. Mais il est encore très compliqué de faire appliquer cette loi par tout le monde. Pour Pemba Dorje Sharpa, guide népalais : « Il n'y a juste pas assez de surveillance dans les camps hauts pour s'assurer que la montagne reste propre. »

L’office du tourisme népalais a lancé en avril dernier, une grande campagne de nettoyage de l’Everest, aidé de l’armée et de plusieurs associations et ONG. En 45 jours, plus de 10 tonnes de déchets ont été récoltés. 

Il existe également certains tour-opérateurs qui mettent en avant l’aspect écologique de l’ascension et participent activement au nettoyage de la montagne. En 2016, Marion Chaygneaud-Dupuy, guide dans l’Himalaya, a lancé le projet Clean Everest en partenariat avec le gouvernement tibétain. Ce projet, qui a permis de redescendre 5 tonnes de détritus en 2 ans, a pour objectif d’élaborer un système durable de gestion des déchets, qui pourrait s’étendre à d’autres montagnes que l’Everest.

 

 

 

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