Le biocontrôle pour remplacer les pesticides
Encore minoritaire dans nos modes de production, le biocontrôle, qui vise à trouver des alternatives naturelles aux pesticides, cherche à se développer sur un marché encore largement dominé par une multitude de produits nocifs pour l’environnement et la biodiversité.
Dans le Calvados, la ville de Caen distribue gratuitement des coccinelles à ses habitants afin d’éviter l’usage massif de pesticides dans les cultures. En détruisant les insectes, notamment les pucerons, qui nuisent aux fruits, aux légumes mais aussi aux fleurs, les coccinelles représentent une alternative sérieuse aux insecticides. Ces solutions naturelles font partie d’un plus grand ensemble appelé le biocontrôle. Ce dernier met en place des méthodes de protection des végétaux basées sur l’utilisation de mécanismes naturels.
Entre prédateurs naturels et lutte microbiologique
La lutte biologique, ou biocontrôle, s’appuie sur le rôle essentiel des prédateurs naturels pour repousser ou neutraliser les insectes ravageurs. A l’image de la coccinelle qui repousse les pucerons des plantations, d’autres espèces comme les Trichogrammes (micro-guêpes) vont empêcher la pyrale (une chenille qui détruit notamment les champs de maïs) de proliférer. L’introduction de ces animaux dans les cultures est respectueuse de l’environnement et va limiter l’impact négatif des insectes ravageurs. De cette manière, le recours aux pesticides n’est pas automatique pour préserver ses plantations.
La lutte continue même au niveau microbiologique. Virus comme champignons s’avèrent être très efficaces contre certaines populations d’insectes mais aussi contre les moisissures blanches présentes sur les plantes. Plusieurs champignons microscopiques, dont le Pseudozyma, ont un potentiel phytosanitaire et pharmacologique très élevé. Il est encore trop tôt pour affirmer que cela va remplacer les produits chimiques actuels mais les recherches démontrent peu à peu l’intérêt de passer à des solutions respectueuses de l’environnement.
Le biocontrôle, une méthode encore peu utilisée
En 2017, le biocontrôle représentait 5% du marché global de la protection des plantes. Une faible part qui montre que la transition vers des produits naturels est encore longue. Pour autant la part du biocontrôle au sein de ce marché pourrait tripler d’ici à 2025 selon l'association des producteurs et vendeurs de produits phytosanitaires (UIPP).
Pour l'heure, plusieurs moyens sont mis en place afin de favoriser le développement des produits qui viennent en alternatives aux pesticides. Ainsi, on trouve les procédures accélérées d'évaluation et d’instruction des demandes d'autorisations de mise sur le marché (AMM) ainsi qu'un abaissement des taxes dans le cadre de ces procédures.