L'association Consentis alerte et sensibilise sur la notion de consentement lors des événements festifs

Publié le 23 juillet 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h20)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Suite à l'émergence, en 2017, des mouvements #MeToo et #Balancetonporc sur les réseaux sociaux, le problème des violences sexuelles et sexistes a été véritablement abordé. En 2018, Domitille Raveau et Mathilde Neuville ont décidé de créer Consentis, une association qui alerte et sensibilise sur la notion de consentement en milieu festif. Mathilde Neuville nous dévoile les méthodes pour lutter contre ces violences.

 

Rendre compte de la réalité des violences et agressions sexuelles lors d’événements festifs

Domitille Raveau et Mathilde Neuville ont décidé de créer, en 2018, Consentis, une association à but non-lucratif qui sensibilise à la notion de consentement. Toutes les deux ont été poussées par les mouvements #MeToo et #Balancetonporc survenus en 2017, qui ont posé publiquement le problème des violences sexuelles et du sexisme. Passionnées par la musique électronique et les festivals, elles ont voulu se concentrer sur les violences sexuelles dans les milieux festifs. « On s’est rendu compte qu’il n’y avait pas d’initiatives qui permettaient de lutter contre ces violences dans les festivals, bars et boîtes de nuit », ajoute Mathilde Neuville. Pour tenter d’aborder le mieux possible ce sujet, l’association Consentis travaille régulièrement avec des associations féministes et de Réduction des risques (RDR) en milieu festif tels que Techno+ qui intervient dans de nombreux festivals tel que le Teknival pour prévenir et réduire les risques liés aux pratiques festives. 

 

L'association Consentis forme et sensibilise les organisateur.trice.s au consentement

La première mission de Consentis a été de mener une enquête auprès de 1 030 personnes, via les réseaux sociaux afin de faire un état des lieux des violences sexuelles en milieu festif. « Parmi ces statistiques-là, on s’est rendu compte qu’une femme sur deux se sent en insécurité seule lors d’un événement festif mais aussi qu’une femme sur deux a déjà été victime de violences sexuelles dans ces milieux-là. On a pu prendre conscience de l’importante charge mentale qui peut exister dans ce genre de situation », dévoile Mathilde. Dès lors, elles ont démarré leur campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux en créant notamment la campagne #Metoodancefloor.

Cela leur a permis de recueillir un nombre important de témoignages de victimes ou de témoins de violences sexuelles et discriminatoires dans les lieux de fête. « On met aussi en place des mesures de prévention. Sur deux demi-journées, on forme les organisateurs et les organisatrices d’événements festifs à créer une culture du consentement dans leurs fêtes. Ça passe, par exemple, par la création de politiques de sécurité », développe Mathilde. Ces politiques de sécurité consistent notamment à mettre en place une politique interne, une campagne d’affichage et de sensibilisation aux violences sexuelles. « Il faut que les organisateurs et les organisatrices réfléchissent à différents moyens de mettre en place un environnement sécuritaire. Par exemple, expliquer à l’aide d'affiches que les propos discriminatoires ne seront pas acceptés », ajoute-t-elle.

 

Alerter le jeune public sur des sujets lourds et parfois tabous

Hormis ces ateliers de sensibilisation auprès des organisateurs et organisatrices, l’association Consentis propose des séances de sensibilisation auprès du jeune public et lui apprend à être témoin actif lors de situations de harcèlement ou de violences sexuelles. « C’est sous forme d’atelier ou de formation courte. Mais il peut nous arriver de faire des conférences aux fêtard.e.s mais aussi aux étudiant.e.s dans des établissements d’enseignement supérieur », révèle Mathilde.

Suite aux différents scandales de violences et d’agressions sexuelles dans certains établissements scolaires, Consentis a voulu créer des ateliers de sensibilisation spécifiques à ce milieu pour évoquer ces sujets qui peuvent être lourds et tabous. « Quand on parle du consentement, on parle de quelque chose de positif. On parle d’un outil qui nous permet d'interagir les uns avec les autres, de nouer des relations et évidemment d’explorer son intimité et sa sexualité en toute sécurité avec les autres personnes », confie Mathilde. Pour aborder ces thèmes avec un public jeune, l’association Consentis a développé le consentement en 5 points. Celui-ci peut être enthousiaste, libre et éclairé, spécifique, réversible et informé. Les ateliers de sensibilisation se forment autour d’une discussion et des connaissances de chacun en matière de consentement. « On est là pour planter des graines qui vont germer dans leur tête. C’est en se renseignant sur ce thème, en échangeant sur lui, qu’ils vont apprendre. C’est comme une leçon de vie », termine Mathilde. 

 

 

Par Léa Bourgoin

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