L'artemisia testée contre le Coronavirus dans plusieurs pays

Publié le 13 mai 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

L’artemisia annua, utilisée depuis des siècles en Chine, est connue pour un de ses principes actifs, l’artémisinine, contre le paludisme. En pleine pandémie de Covid-19, elle a été présentée par le Président de Madagascar il y a quelques semaines comme un remède contre le virus. Plusieurs autres pays, de l’Afrique du Sud à l’Allemagne en passant par le Sénégal, se penchent sur cette plante pour s’immuniser contre le Coronavirus.

 

L’artemisia, un remède efficace contre le paludisme 

L’artemisia annua (cultivée en Asie) et l’artemisia afra (d’Afrique) sont des plantes très répandues sur ces deux continents. Comme nous l’expliquait le Docteur Lucile Cornet Vernet fondatrice de la Maison de l’Artemisia lors d’une interview en 2017 (ci-dessous), cette plante présente des propriétés reconnues depuis des siècles en matière de lutte contre le paludisme, maladie qui fait aujourd’hui dans le monde près de 500 000 morts par an.

L’association française, s’intéresse à cette plante depuis plus de 5 ans. La structure cherche à accélérer les recherches sur la tisane d’artemisia à destination des populations les plus vulnérables du sud et encadre sa diffusion. Cette tisane représenterait un moyen à faible coût et accessible partout en Afrique de lutter contre la maladie. 

Cependant, les vertus de l’artemisia annua ne se limiteraient pas au paludisme. Cette plante a été largement utilisée en Chine lors de l’épidémie de SRAS de 2003, et même récemment contre l’épidémie actuelle de Covid-19.

 

 

Covid-Organics, un breuvage à base d'artemisia, en prévention du Covid-19 ?

Un étude de l’OMS montre que, administrée uniquement en cas d’atteintes pulmonaires modérées et en association avec un traitement conventionnel, la plante peut être efficace grâce à 4 molécules actives in vitro contre le Covid-19. C’est pourquoi des laboratoires de plusieurs pays dans le monde, dont récemment l'Institut Max Planck à Potsdam en Allemagne, amplifient leurs recherches sur son efficacité. A Madagascar, un sirop à base d’artemisia, baptisé Covid-Organics, a été produit par l'Institut malgache de recherche appliquée. Il a été prescrit à tous les élèves qui reprenaient le chemin de l'école fin avril, "pour les protéger contre la pandémie". 

Par ailleurs, on a constaté que l’état de santé des malades malgaches de Covid-19 ayant accepté de tester le traitement s’est nettement amélioré au bout de sept jours pour certains, et même un rétablissement total en dix jours.

Plusieurs pays, dont le Sénégal, la Guinée-Bissau, le Niger ou la Tanzanie, ont commandé le remède Covid-Organics, malgré l'absence de certification officielle. Car s’ils ne détiennent pas encore de preuve scientifique, tous partagent la conviction que ce n’est pas un hasard si les pays touchés par le paludisme échappent au Covid-19. 

Le Docteur Lucile Cornet Vernet, explique dans un récent communiqué de presse : « Comment les systèmes de santé les plus fragiles pourraient-ils s’en sortir quand nous Européens n’arrivons même pas à avoir suffisamment de masques ou de respirateurs artificiels ? La situation en Afrique est encore plus préoccupante que la nôtre. L’Artemisia annua, qui pousse en Afrique, est une opportunité historique pour aider les populations les plus fragiles ».

Covid-Organics, un breuvage à base d'artemisia


Attention aux excès autour de l’artemisia !

Dans une situation de crise sanitaire où deux pandémies, l'une mondiale (le Coronavirus) et l'autre touchant essentiellement l'hémisphère sud (le paludisme), font rage, la ruée sur la tisane d'artemisia peut entrainer des excès. 

Le Belge Pierre Van Damme, du label d’artemisia « Le Lion Vert », principalement cultivé au Sénégal, croule sous la demande. « En moyenne, Le Lion Vert vendait plus ou moins entre 3 000 et 4 000 paquets par mois. Aujourd’hui, nous sommes à une production de 2 000 paquets par jour et nous avons une demande de 4 000 paquets par jour », indique-t-il au micro de RFI.

On assiste en effet à la montée en flèche du prix du paquet de tisane et à des contrefaçons sur certains marchés. Il faut donc être prudents face aux opportunistes malveillants et se rappeler que l'artemisia n’est ni un vaccin, ni un médicament testé officiellement contre le Coronavirus mais un complément alimentaire, un remède préventif.

L'OMS a bel et bien reconnu les bienfaits de l’artemisia mais, elle a aussi émis de sérieuses réserves : « Certains médicaments et remèdes traditionnels peuvent atténuer les symptômes du Coronavirus, mais il n'existe aucune preuve que ces substances peuvent prévenir ou guérir la maladie ». Restons donc prudents.

Envie de recevoir de bonnes ondes ?

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez chaque semaine de nouvelles façons d'agir à votre echelle !