La Parlement européen salue le courage de deux femmes yézidies, rescapées de Daesh

Publié le 13 décembre 2016 (modifié le 20 février 2023 à 22h15)
Par One Heart
Temps de lecture : 2 mins

Le Parlement européen remettra officiellement aujourd'hui le Prix Sakharov 2016 à Nadia Mourad Bassi Taha et à Lamiya Aji Bachar. Ces deux jeunes yézidies irakiennes ont survécu à l'esclavage sexuel auquel les avait soumises l'État islamique. Elles sont devenues le symbole des femmes victimes de violences de la part de cette organisation ainsi que des porte-paroles de leur communauté.

Après avoir enduré le pire aux mains du groupe Etat islamique, les Irakiennes Nadia Mourad et Lamiya Haji Bachar sont devenues les voix et les visages de la communauté yézidie. Elles avaient reçu le prix Sakharov 2016, le 27 octobre. Ce mardi 13 décembre, le Parlement européen leur remet officielement la prestigieuse distinction "pour la liberté de l'esprit".

Violées et vendues comme esclaves sexuelles

Les deux jeunes femmes sont originaires de Kocho, un village irakien situé à une quinzaine de kilomètres de Sinjar. En août 2014, l’État islamique massacre tous les hommes du village. Les jeunes femmes, dont Lamiya, Nadia et leurs sœurs, sont enlevées.

Conduite à Mossoul, le bastion de l'EI, Nadia y a été torturée durant des mois et a subi de multiples viols collectifs avant d'être vendue plusieurs fois comme esclave sexuelle. Ambassadrice de l'ONU depuis septembre, Nadia racontait à l'AFP  il y a quelques mois: "Le viol était utilisé pour détruire les femmes et les filles, et être certain que ces femmes n’allaient pas pouvoir avoir une vie normale par la suite."

Quant Lamiya, enlevée à 16 ans, elle a vécu 20 mois en captivité. "J'ai été emprisonnée avec ma famille durant un mois avant d'être emmenée avec ma sœur et des centaines de filles à Raqqa, en Syrie", où elles seront également utilisées comme esclaves sexuelles, racontait-elle en mai à "Voice of America".

Nadia parviendra à s’enfuir en novembre 2014 et Lamiya en avril 2016.

Le génocide de ma communauté yézidie

Toutes les deux vivent aujourd’hui en Allemagne et tentent de retrouver une vie normale. Elles militent pour mettre en lumière le sort des femmes victimes de violences sexuelles de la part d’organisations terroristes. Mais aussi pour la reconnaissance de la communauté yézidie en Irak, une minorité religieuse qui a été la cible d'un génocide perpétré par les combattants de Daesh.

"J'ai vu des milliers de réfugiés vivre ce que moi et ma famille avons vécu. Nous sommes éparpillés à travers le monde. Je sais que l'État islamique est encore à notre recherche pour tenter de nous exterminer. J'y pense et ça me donne la force, une force incroyable pour continuer", explique Nadia.

Plus d'un demi-million de personnes du Kurdistan irakien adhèrent au yézidisme, une des plus anciennes religions monothéistes du Moyen-Orient. Et d'après les experts de l'ONU, environ 3.200 Yézidis sont entre les mains de l'organisation islamiste, notamment en Syrie : les hommes deviennent des combattants et les femmes des esclaves sexuelles.

Photo : capture Twitter @borrellidavid

Pour suivre la remise du prix en direct, à 12h : http://www.europarl.europa.eu/ep-live/fr/plenary/video?date=13-12-2016

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