JO 2022 : 100 % de fausse neige sur les pistes

Publié le 2 février 2022 (modifié le 20 février 2023 à 22h22)
Par Julie MARIE
Temps de lecture : 2 mins
Du 4 au 20 février prochain, se tiendront les Jeux olympiques d’hiver à Pékin. Entre pistes entièrement composées de neige artificielle et montagnes situées loin de Pékin, l’événement organisé dans la capitale chinoise aura un coût écologique considérable.

185 millions de litres d’eau utilisés pour recouvrir les pistes de neige artificielle

Les Jeux olympiques d’hiver se tiendront cette année dans la région de Pékin, l’une des régions les plus sèches de Chine. En 2019, l’ONG China Water Risk a indiqué qu’il s’agissait d’une zone très aride où il n’y avait pratiquement pas d’eau. Depuis quarante ans, les précipitations de neige y sont de seulement 7,9 mm en moyenne durant la saison hivernale, alors qu'à titre de comparaison, 697 cm de neige tombent en moyenne par saison dans la station française de Tignes (Alpes). Pour remédier à l’absence de neige sur les sites olympiques de Yanqing et de Zhangjiakou où se tiendront les épreuves, les organisateurs ont donc imaginé une poudreuse artificielle fabriquée par 300 canons, dont dépendra entièrement la compétition. D’après une estimation officielle dévoilée en 2019, 185 millions de litres d’eau seront utilisés lors de la quinzaine olympique pour recouvrir les pistes de neige artificielle. Depuis les jeux d’hiver de 1980 aux États-Unis où la fausse neige a été utilisée pour la première fois, le même scénario s'est répété les années suivantes. Il y a 4 ans, il a fallu recourir à 90 % de poudre artificielle pour les jeux de Corée du Sud mais ceux de Pékin en seront totalement dépendants.

La consommation de 185 millions de litres d’eau dans une zone frappée par la sécheresse, fait l’objet de de nombreuses critiques. Fin décembre 2021, la géographe Carmen de Jong de l’université de Strasbourg confiait à l’AFP : « Organiser des JO dans cette région est une aberration, c’est irresponsable ». Pour se défendre, les organisateurs assurent que les canons qui servent à la création de fausse neige sont actionnés par de l’électricité d’origine renouvelable et que l’eau -qui retournera dans le sol après la fonte- ne contient pas de produits chimiques.

L’impact des transports non négligeable

La localisation des montagnes où se dérouleront les épreuves a également été critiquée. Celles-ci étant loin de la capitale, Pékin a dû construire une ligne de train à grande vitesse pour relier les différents sites olympiques des pistes de ski. La ville a également mis en place des centaines d’autocars pour transporter les sportifs et le personnel. Les organisateurs ont quant à eux garanti que 85 % des véhicules utilisés lors des Jeux olympiques rouleraient à l’électricité ou à l’hydrogène.

Il faut néanmoins souligner qu’en raison de l’épidémie de Covid-19, seuls les spectateurs qui résident en Chine peuvent assister aux Jeux. Le coût écologique du transport aérien devrait de ce fait baisser drastiquement par rapport aux précédents Jeux olympiques, bien qu'1,4 milliards de voyageurs potentiels soient tout de même estimés.

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