Jacqueline Sauvage, symbole de la violence faite aux femmes

Publié le 1er février 2016 (modifié le 20 février 2023 à 22h15)
Par Naitre à Delafontaine
Temps de lecture : 3 mins

François Hollande a finalement accordé une « remise gracieuse de peine » à Jacqueline Sauvage. Elle avait été condamnée à 10 ans de prison pour le meurtre de son mari violent. L’occasion pour nous de mettre en lumière certaines associations luttant contre les violences faites aux femmes.

« Le président de la République a voulu, face à une situation humaine exceptionnelle, rendre possible, dans les meilleurs délais, le retour de Mme Sauvage auprès de sa famille » a déclaré la présidence de la République. Jacqueline Sauvage est graciée « de sa peine d’emprisonnement de 2 ans et 4 mois ainsi que de l’ensemble de la période de sûreté qu’il lui reste à accomplir », elle peut ainsi demander sa libération conditionnelle « immédiatement ».

Affaire exceptionnelle, mobilisation exceptionnelle

Jacqueline Sauvage, 68 ans, a été condamnée en décembre 2015 à dix ans de prison pour avoir tué son mari de trois coups de fusil dans le dos en 2012. Pendant 47 ans, son époux, alcoolique, la battait et abusait sexuellement de leurs enfants. La veille de l’homicide, leur fils s’était suicidé. A la barre l’une des filles a déclaré : « Notre père est décédé et pour moi, c’est un soulagement ». Lors de son procès, la prévenue avait plaidé la légitime défense, en vain.

Les filles de Jacqueline Sauvage avaient adressé au président de la République une demande de grâce. Un comité de soutien s’est alors constitué, réunissant notamment la maire PS de Paris Anne Hidalgo, l’écologiste Daniel Cohn-Bendit, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, la député Nathalie Kosciusko-Morizet ou encore le député européen Jean-Luc Mélenchon. Une pétition pour sa libération a obtenu près de 400 000 signatures sur le site Change.org.

La suite des évènements

Les avocats de Jacqueline Sauvage, Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini, ont déclaré : « Le président a fait sauter le verrou de la peine de sûreté et il permet à Jacqueline Sauvage de pouvoir être accessible à une libération conditionnelle dès la mi-avril 2016 ».

Il s’en suivra : un examen de dangerosité (évaluation psychologique et médicale). La commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté donnera alors son avis sur la libération. Le tribunal d’application des peines prendra la décision de libérer ou non la détenue. Elle devra surement porter un bracelet électronique, vivre sous un régime de semi-liberté ou bien bénéficier d’un placement à l’extérieur.

Au micro de France Info, Karine Plassard, militante féministe, se réjouit de la décision. Elle regrette cependant qu’il n’y ait « toujours pas de loi cadre qui s’appelle « Lutte contre les violences faites aux femmes » alors que c’est un véritable fléau dans notre pays puisque en moyenne 130 femmes meurent sous les coups chaque année. Cette loi cadre existe dans d’autres pays, en Espagne, et elle a montré son efficacité ».

A défaut de loi cadre, des associations luttent au quotidien contre les violences faites aux femmes.

La maison des femmes à l’hôpital Delafontaine

La docteure Ghada Hatem-Gantzer a souhaité construire une Maison des femmes attenante à l’hôpital Delafontaine, pour faciliter l’accès aux soins et l’information.

L’un des objectifs est de lutter contre les violences faites aux femmes. Sur les 4 000 femmes qui accouchent chaque année dans son service, 15 % sont excisées. Ces femmes ne connaissent pas les risques de ces mutilations sexuelles sur leur santé, ni même qu’elles peuvent être « réparées » grâce à la chirurgie.

Ce lieu hybride, permettra au personnel soignant de prendre le temps d’expliquer, parfois dans une autre langue avec l’aide d’un interprète, d’informer, d'orienter et de prendre en charge. D’autres professionnels comme des juristes ou des psychologues pourront également intervenir.

Pour rappel, la journée internationale contre les mutilations génitales se déroulera le 6 février 2016.

Retrouvez notre vidéo en bas de page.

Elles imaginent et donc elles font !

L’association Elle’s IMAGINE’nt est spécialisée dans la lutte contre les violences conjugales à l’égard des femmes. L’équipe est composée de psychologues, d’assistantes sociales, d’avocats ou de femmes ayant connu les mêmes difficultés.

La mission principale de l’association est de rompre l’isolement des personnes victimes de violences conjugales, les accueillir, les écouter et les soutenir psychologiquement. Elle les accompagne dans leurs démarches juridiques, administratives et sociales et les aide, elles et leurs enfants, à se reconstruire.

Lien en bas de page.

La plateforme des associations engagées

Depuis 20 ans, la Fédération Nationale Solidarité Femmes est un réseau national d’associations de lutte contre les violences faites aux femmes.

Vous trouverez sur leur site Internet les coordonnées des associations de ce réseau, ainsi qu’une page dédiée pour chacune d’entre elles.

Lien en bas de page.

L'association

Naitre à Delafontaine

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Les actions


Les principales missions de cette association concernent l'amélioration de la santé des femmes
dans toutes ses dimensions (physique et psychique) ainsi que la prise en charge des vulnérabilités et des violences. L'amélioration de la qualité et de la sécurité de la prise en charge de la triade mère/père/enfant et la promotion de la physiologie de la naissance relèvent également des missions de NAD.
La formation et l'accompagnement des personnels, ainsi que la promotion de la qualité de vie au travail sont des missions secondaires qui participent à l'atteinte de nos objectifs.

Nos actions

NAD mène des actions en faveur de la formation des personnels engagés dans la prise en charge des femmes, des nouveaux-nés et de leurs parents. L'association s'implique également dans toutes les actions de promotion de la bientraitance des patients et de l'humanisation des locaux.
Notre dernière action est la construction de la Maison des femmes, lieu d'accueil, d'écoute et d'orientation des femmes victimes de violences, de quelque natures qu'elles soient.


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