Deux repas par jour à 1 euro et l'instauration d'un "chèque-psy" pour tous les étudiants

Publié le 27 janvier 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Jeudi 21 janvier, en visite à l'université de Paris-Saclay dans l'Essonne, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé que tous les étudiants auraient désormais accès à deux repas par jour, au prix d'1 euro. Cette initiative intervient alors qu'une centaine d'étudiants avaient manifesté la veille pour dénoncer leurs difficiles conditions de vie depuis le début de la crise sanitaire.

Une solution généralisée à tous les étudiants

L'annonce d'Emmanuel Macron intervient quelques temps après celle du Premier ministre, Jean Castex qui, en juillet 2020, avait dévoilé que seuls les étudiants boursiers pouvaient bénéficier des repas à 1 euro à partir de la rentrée 2020. Désormais, ce sont tous les étudiants, non-boursiers ou internationaux, qui sont concernés. Face à la profonde détresse des étudiants, Emmanuel Macron a en effet annoncé quelques mesures afin d'alléger leurs charges, qu'elles soient financières ou émotionnelles. Il a ainsi écouté les étudiants de l'université de Paris-Saclay dans l'Essonne, venus l'alerter sur leur situation et sur le réel désespoir dans lequel ils sont plongés depuis le début de la crise sanitaire. Alors qu'un bon nombre d'entre eux ont du mal à subvenir à leurs besoins vitaux, le président de la République leur a annoncé l'accès à deux repas par jour, au prix d'1 euro, dans les restaurants universitaires. « J’ai des amis qui comptent vraiment les euros par mois. Ça les aide beaucoup d’avoir cette garantie de pouvoir manger », a notamment déclaré une des étudiantes présente, jeudi 21 janvier.

Instauration d'un "chèque-psy" en cas de détresse psychologique

Afin de venir à bout de cette difficile situation vécue par de nombreux étudiants, Emmanuel Macron a annoncé qu'un "chèque-psy" allait être mis à disposition des étudiants qui seraient plongés dans un sérieux désespoir psychologique. Proposé dès le 1er février 2021, le "chèque-psy" permettrait aux étudiants, inquiets de leur santé mentale, d'accéder à trois consultations. Celui-ci couvrirait ainsi la somme de 96 euros pour une consultation auprès de psychologues conventionnés. Pour palier le sentiment d'abandon et pour favoriser le lien social, Emmanuel Macron a déclaré que ceux qui le souhaitaient pourraient revenir à l'université, une fois par semaine, au même titre qu'un salarié. Cependant, un retour à la normale avant l'été n'est pas envisagé et ne serait, selon lui, « pas raisonnable ». En revanche, un retour dans les amphis est autorisé « avec une jauge maximum de 20 % ».

 

Des mesures jugées insuffisantes

Malgré ces annonces, l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) s'est dite insatisfaite des annonces du président et reproche au gouvernement de ne pas prendre véritablement au sérieux, le mal-être étudiant. Pour Adrien Liénard, Responsable des Questions Sociales au Bureau National de l'UNEF, ces mesures constituent certes une bonne nouvelle mais ne sont malheureusement une réponse à la crise. En parallèle des cours en ligne, « des étudiants doivent faire entre une demie heure voire trois quarts d'heure de trajet pour aller récupérer leurs repas » nous explique-t-il. S'ajoutent à cela, les difficultés pour les étudiants, de payer de leurs loyers -bon nombre d'entre eux ayant perdu leur emploi dans le secteur alimentaire- mais aussi le manque de lien social : « La santé mentale des étudiants ne va pas être résolue simplement en allant voir un psychologue. Aujourd'hui, ce qui nous plombe, c'est le fait de ne pas avoir de lien social, c'est le fait d'être dans une précarité financière, d'écouter des profs sur des cours en ligne toute la journée » déplore Adrien. Il espère ainsi « que les établissements réouvrent à 50% en présentiel et à 50% en distanciel ».

Pour aider au maximum les étudiants, l'UNEF a mis en place des permanences : elle les accompagne entre autres dans leurs démarches d'aides sociales, mais les épaule aussi et les aide à faire valoir leurs droits. De plus, elle participe et organise des distributions alimentaires auxquelles les étudiants sont de plus en plus nombreux à s'inscrire. « Sur Nancy, on a enregistré plus de 200 inscriptions en 2 jours » raconte-t-il. Des associations telles que l’Association Fédérative Générale des Étudiants de Strasbourg (AFGES) se sont aussi mobilisées pour venir en aide aux étudiants dans le besoin. À travers sa plateforme en ligne Spoon of Love, l'AFGES permet ainsi à des restaurateurs d'offrir un repas à un.e. étudiant.e. dans la région du Grand Est. 

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