Danemark : porteurs d'une mutation de Covid-19, 17 millions de visons vont être abattus

Publié le 9 novembre 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Il y a quelques jours, les autorités danoises ont annoncé l’abattage immédiat de millions de visons élevés sur le territoire en raison des risques de transmissions d'une nouvelle forme mutante du coronavirus, de l'animal à l'homme.

17 millions d'animaux abattus 

Mercredi 4 novembre, le gouvernement danois a annoncé que des millions de visons allaient être abattus. Cette décision intervient après la transmission d'une forme mutante du coronavirus à 12 personnes. La mutation a été observée dans cinq élevages de visons différents, notamment au nord du Jutland, à l'ouest du Danemark, où 12 cas de contaminations ont été détectés. Cette nouvelle forme de coronavirus n'a pas d'effets plus graves sur les humains mais elle freine l'efficacité des anticorps, ce qui est considéré comme une menace pour l'élaboration d'un vaccin

Jean-Luc Angot, l'inspecteur général de santé publique vétérinaire au ministère de l’Agriculture en France, a expliqué que la contagion par les furets et les visons était connue à cause de la sensibilité des espèces face au coronavirus. « Depuis, le Danemark a mis en évidence une variante du virus capable de contaminer les humains. Abattre les animaux doit permettre de couper sa diffusion et d’assurer l’efficacité d’un vaccin qui a été préparé sur la souche initiale du virus », a-t-il ajouté. L'ensemble des visons élevés pour leur fourrure, soit environ 17 millions d'animaux, vont être abattus.

Un massacre dénoncé par les associations en France

De nombreuses fermes du Danemark ont fait fortune grâce à l'élevage de visons pour leur fourrure. Avec l'abattage spectaculaire de millions d'animaux, le gouvernement danois a promis une compensation pour les éleveurs dont la filière emploie près de 6 000 personnes sur les quelques 5,8 millions d'habitants du royaume scandinave. Pour Tage Pedersen, le président de l'Association des éleveurs de visons, c'est un "jour noir pour [eux] et pour tout le Danemark" alors que le pays est considéré comme le premier exportateur mondial de peaux de visons. « Bien entendu, nous ne voulons pas être la cause d'une nouvelle pandémie [...] mais la décision du gouvernement est un désastre pour notre industrie et le Danemark. Il s'agit de facto d'une fermeture et d'une liquidation permanentes de l'industrie de la fourrure », a-t-il expliqué dans un communiqué. 

Si au Danemark, les éleveurs de visons vivent très mal cette situation, en France les associations sont aussi montées au créneau pour dénoncer l'hécatombe de ce véritable "massacre". L'assocation française One Voice, qui oeuvre pour le droit des animaux et l'éthique, s'est exprimée sur son site internet en dénonçant notamment l'élevage d'animaux, et ici des visons, pour l'industrie de la mode. "Ils auraient dû être gazés pour la vanité de l'industrie de la mode, ils l’ont été pour cause de #COVID19... Au Danemark, la réalité crue des élevages de visons pour la fourrure s'étale sous nos yeux : des milliers de cadavres, des vies annihilées. L'horreur totale! #StopFourrure", ont-ils écrit sur leur compte Twitter. Pour eux, l'urgence est de ne plus avoir à effectuer ce nettoyage, en interdisant tout simplement les élevages de visons, en France dans un premier temps. 

 

Par Léa BOURGOIN

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