Conférence internationale sur le financement du développement : des accords timides

Publié le 16 juillet 2015 (modifié le 20 février 2023 à 22h14)
Par One Heart
Temps de lecture : 2 mins

La troisième conférence internationale sur le financement du développement organisée par les Nations Unies se déroulait du 13 au 16 juillet à Addis-Abeda. 193 pays se sont réunis pour trouver ensemble des accords pour réduire la pauvreté et favoriser un développement durable. Que faut-il retenir ?

La conférence s'annonçait assez mouvementée et les accords difficiles à établir compte tenu de la diversité des Etats réunis et des différentes priorités de chacun. Finalement, un accord a été défini pour définir les moyens d'éradiquer l'extrême pauvreté d'içi à 2030, réduire les inégalités et promouvoir un développement durable respectueux  de l'environnement. 

Un sujet a pourtant fait débat pendant ces 3 jours : les questions fiscales ont été débattues pour financer le développement. La décision prise est d'impliquer davantage le secteur privé pour permettre le financement des pays en développement dans "une transparence fiscale" et respectueux de la responsabilité sociale et environnementale (RSE).

L'aide publique au développement (APD) a également provoqué des réactions. En 2014, elle atteignait les 134 milliars de dollars, un record. Cependant, certains pays ne suivent plus. par exemple, la France n'a pas respecté les engagements signés avec tous les pays de l'OCDE qui était de consacrer 0,7% du revenu national brut à l'APD, l'aide française s'est stagnée à 0,34%. Seuls le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suède ont respecté cet engagement. De plus, l'APD serait de plus en plus traduite en prêts destinés aux pays en développement  plutôt que pour les pays moins avancés.

Les pays se trouvent confrontés à deux problèmes majeurs aujourd'hui : d'un côté la pauvreté qui ne disparait pas, de l'autre les dérèglements climatiques qui s'accélèrent. les pays ont du mal à concilier ces deux sujets et ont tendance à les compartimenter. Ainsi, même si l'aide publique au développement augmente, les dépenses vont se substituer. N'ayant pas trouvé de compromis, les dirigeants ont décider de rapporter ce problème pour la Conférence Internationale sur le climat (COP21) qui aura lieu à Paris en décembre prochain.

Finalement, peu de décisions se sont concrétisées pendant cette conférence. Les pays développés ont promis de dédier 0,7% de leur revenu au développement, sans qu'aucun calendrier soit établi. 50% de l'APD devrait être destinée aux pays les moins avancés pour les années futures, mais sur ce point là encore une fois, aucune sanction n'est prévue pour les pays qui ne respectent pas leur engagement. Seul le financement de la lutte contre la sous-nutrition a été confirmé et promet des résultats positifs. 

Pour lutter contre la sous-nutrition, les Etats ont pu discuter de la mise en oeuvre de l'initiative Unitlife. Celle-ci sera financée par une participation des activités extractives (pétrole, gaz, minerais) pour des projets visant à éradiquer la sous-nutrition. Le Mali va ainsi mettre en place une taxe de 20 cts pour chaque gramme d'or extrait. Les autres pay de vraient suivre l'initiative. Cela serait également un bon moyen pour la France de reprendre une place phare dans les pays les plus généreux en resdistribuant les bénéfices des industries extractives pour combattre la sous-nutrition. 

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