Compost humain, quand la mort devient écoresponsable

Publié le 20 juin 2019 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 2 mins

Face aux rites funéraires traditionnels polluants, que sont l’inhumation et la crémation, la possibilité d’être transformé en compost après sa mort, attire de plus en plus de personnes, et ce, malgré son illégalité.

Fin mai 2019, l’Etat de Washington aux Etats-Unis légalisait le compost humain ou humusation. Une première pour cette pratique qui n’est autorisée nulle part ailleurs. Plus écologique que la crémation ou l’inhumation, l’humusation n’est pour l’instant portée que par quelques associations qui attendent sa légalisation notamment en Belgique où des expérimentations sont menées.

L’humusation, un rite funéraire qui prend du temps

« Il s'agit d'un processus contrôlé de transformation des corps par les micro-organismes dans un compost composé de broyats de bois d'élagage, qui transforme, en 12 mois, les dépouilles mortelles en Humus sain et fertile. La transformation se fera hors sol, le corps étant déposé dans un compost et recouvert d’une couche de matières végétales broyées que les Humusateurs ajusteront pour en faire une sorte de « monument vivant » ». Telle est la définition que le site humusation.org donne de l’humusation. Et d’ajouter qu’en un an, ce processus peut produire près d’1,5m cube de compost.

C’est la famille ou le futur défunt qui pourra choisir ce qui adviendra du compost. Une petite partie peut ainsi être récupérée par la famille pour une utilisation privée. Mais une grande majorité est remise aux « humusateurs agréés » qui peuvent s’en servir pour améliorer la fertilité des terres qui en ont besoin.

 

© RTL-TVI Emission "I Comme" du 15/10/2016

Plus écologique que la crémation et l’inhumation

Cette pratique présente plusieurs avantages de taille par rapport à l’inhumation. « Pas de cercueil, pas de frais de pierre tombale, ni de caveau, pas de frais d'embaumement, ni d'ajout de produits chimiques nocifs, et ne provoque pas de pollution des nappes phréatiques par la cadavérine, la putrescine, les résidus de médicaments, les pesticides, les perturbateurs endocriniens… » relève-t-on sur le site humusation.org.

Il en va de même quand on la compare à l’incinération. Ici, l’humusation « ne génère pas de rejets toxiques dans l’atmosphère, ni dans les égouts, pas de consommation déraisonnée d’énergie fossile (+/- 200 l d’équivalent mazout/personne), pas de location de columbarium, pas de détérioration des couches superficielles du sol lors de la dispersion des cendres ».

Pourra-t-on assister à une légalisation de l’humusation en France ? Pour l’instant, cela reste difficilement envisageable au vu de la législation française qui permet seulement l’inhumation et la crémation. « Les questions que soulève l’humusation nécessitent une réflexion approfondie, que le gouvernement souhaiterait soumettre au Conseil national des opérations funéraires » précisait le ministère de l’intérieur en 2016.

 

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