Les commerçants n’ont désormais plus le droit de chauffer leurs terrasses

Publié le 4 avril 2022 (modifié le 20 février 2023 à 22h22)
Par Julie MARIE
Temps de lecture : 3 mins
Longtemps repoussée, l’interdiction des terrasses chauffées est entrée en vigueur le 1er avril 2022. Désormais, les propriétaires de bars, cafés et restaurants risquent jusqu’à 3 000 euros d’amende s’ils chauffent leur terrasse. Une méthode énergivore.

Les dispositifs de chauffage en extérieur, trop nocifs pour l’environnement

Fini les repas au chaud en terrasse en plein hiver. Désormais, les clients frileux devront tâcher de bien se couvrir avant de sortir boire un verre ou manger un bout. À compter du vendredi 1er avril, tous les cafetiers et restaurateurs de France sont soumis à l’interdiction des terrasses chauffées, selon un décret paru au Journal officiel. Cette mesure, prévue par la loi Climat et Résilience du 22 août 2021, devait initialement s’appliquer au terme de l’hiver 2021. Elle avait été reportée pour ne pas mettre en difficulté financière les établissements déjà fragilisés par la crise sanitaire.

L’article stipule que « l’utilisation sur le domaine public de systèmes de chauffage ou de climatisation consommant de l’énergie et fonctionnant en extérieur est interdite ». En effet, les dispositifs de chauffage artificiel en extérieur sont jugés trop nocifs pour l’environnement. L’association négaWatt qui regroupe des professionnels de l'énergie dont l’objectif est de recourir aux énergies renouvelables tout en développant la sobriété et l’efficacité énergétiques, avait réalisé le calcul du bilan carbone des terrasses chauffées en janvier 2020. Ainsi, une terrasse de 15 mètres de long sur 5 de large, équipée de 5 chauffages allumés 14 heures par jour entre novembre et mars, émettrait 13,7 tonnes de CO2 en quatre mois, soit l’équivalent de 14 allers-retours Paris-New-York en avion. Au moment de l’examen de la loi Climat et Résilience, le gouvernement affirmait qu’un demi-million de tonnes de CO2 serait économisé chaque année grâce à cette mesure.

Les établissements vont devoir présenter une alternative à leur clientèle

Si les établissements ne respectent pas l'interdiction ou même, s'ils continuent d’utiliser des chauffages en extérieur, ils s’exposent à une amende qui peut aller jusqu’à 1 500 euros et 3 000 euros en cas de récidive. Le décret précise néanmoins que certains lieux bénéficient d’une exception et peuvent continuer à accueillir un système de chauffage. Il sera notamment toujours possible d’en installer si le lieu est couvert, étanche à l’air et fermé par des parois latérales rigides. Les installations mobiles, couvertes et fermées accueillant des activités foraines ou circassiennes ou des manifestations culturelles, sportives, festives, culturelles ou politiques ne sont également pas concernées par cette interdiction. Enfin, les zones d’attente dans les gares, ports et aéroports font également exception.

Les professionnels de la restauration vont désormais devoir présenter une alternative à leur clientèle. Pour l’heure, la moins coûteuse serait de proposer des couvertures ou des plaids au client, comme au Danemark, en Allemagne ou encore en Suède. Néanmoins en France, des sociétés multiplient les idées pour trouver une solution alternative. À Pont-Audemer en Normandie, les propriétaires du bar Le Palais de la bière ont créé la société Hotbench afin de commercialiser leur concept de banc chauffant. Créés à partir d'aluminium recyclé chez un chaudronnier local, ces bancs permettraient de belles économies de consommation d’énergie d’après leur concepteur. Mais il faudra s’armer de patience pour en savoir plus sur une telle innovation : pour l'instant, Hotbench n'a encore vendu aucun banc et est toujours en recherche de commerciaux.

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