Climat : 98% de La Grande Barrière de corail frappée par le blanchissement

Publié le 9 novembre 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h22)
Par Julie Marie
Temps de lecture : 2 mins
Le blanchissement a maintenant touché 98% de la Grande Barrière de corail en Australie, selon une étude publiée jeudi. Ce phénomène de dépérissement, lié à la hausse de la température de la mer, se traduit par une décoloration des récifs coralliens.

Le blanchissement des coraux, un phénomène inquiétant

C’est un résultat inquiétant que révèle une étude publiée le 4 novembre 2021. Selon l'article paru dans la revue Current Biology, seulement 2 % du plus vaste ensemble corallien du monde est épargné par le phénomène de blanchissement dont le premier grand épisode était survenu en 1998, année la plus chaude de l’histoire. Depuis, ce triste record a été battu à plusieurs reprises, les vagues de chaleur marine qui provoquent ce blanchissement étant en nette augmentation.

La Grande Barrière de corail, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, a subi trois épisodes marquants de blanchissement, survenus lors des différentes canicules de 2016, 2017 et 2020. Ces phénomènes sont dus à la hausse de la température de l’eau, entraînant l’expulsion des algues qui donnent au corail sa couleur ainsi que ses nutriments (les algues symbiotiques). L'expulsion de ces algues empêche la reproduction des coraux, ce qui amène à leur mort.

 

« Le corail a besoin de temps pour se rétablir [...] »

Le blanchissement n’est pas le seul phénomène menaçant cet immense écosystème sous-marin : une acidification des océans, des cyclones plus fréquents avec le changement climatique, mais également une prolifération en raison de la pollution d'une étoile de mer dévoreuse de coraux, l’acanthaster pourpre

Ces différents phénomènes ont et auront encore à l’avenir des conséquences majeures pour ces écosystèmes qui sont nécessaires à la vie. Bien qu'ils ne représentent que 0,2 % de la superficie des mers, les coraux abritent 30 % de la biodiversité marine connue, à laquelle ils fournissent des sources de nourriture. Mais ce n’est pas leur seul bénéfice pour l'homme ; ces coraux protégent les côtes contre l’érosion et alimentent de nombreuses populations tout en générant du tourisme.

L’Institut Australien pour la Science Marine (AIMS) indique dans son rapport annuel publié le 19 juillet dernier, que suite à une décennie d’événements stressants et impactants pour l’ensemble du système, les coraux étaient en ce moment en phase de rétablissement. Malheureusement, les moments de répit se font de plus en plus rares, comme le fait remarquer Paul Hardisty, directeur général de l’AIMS. Ce dernier explique que la récurrence d'événements méteorologiques liés au réchauffement climatique et la prolifération de l’acanthaster pourpre génèrent une pression qui donne au récif moins d'occasion pour s'en remettre. Il rajoute que « le corail a besoin de temps pour se rétablir avant un autre cycle de stress thermique afin de pouvoir faire des bébés qui se disperseront, s’installeront et recouvriront les parties appauvries du récif ». 

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