Chine : « Airpocalypse » now !

Publié le 15 janvier 2016 (modifié le 20 février 2023 à 22h15)
Par One Heart
Temps de lecture : 4 mins

L’air de la capitale Chinoise a été extrêmement pollué durant la moitié de l’année 2015.

Certains disent que la Chine est polluée. Vous voulez un scoop ? Ils ont raison ! La Chine est le pays émettant le plus de gaz à effet de serre au monde. Parmi toutes les mégalopoles que compte l’Empire du Milieu, une d’entre elles se distingue pour sa grande réussite en matière de pollution.

Alerte rouge à Pékin

En 2015, Pékin a connu 179 jours de pollution, dont 46 de forte pollution, selon le bureau municipal de la protection environnementale.

La capitale Chinoise est 160 fois plus grande que Paris, 11 fois plus que Londres, et abrite 19 millions d’habitants. Ces derniers ont donné un surnom aux journées toxiques qui touchent leur ville : « Airpocalypse », un surnom bien mérité…

Pas question pour ses habitants de savourer un cocktail en terrasse, de prendre le temps de contempler un coucher de soleil ou de s’émouvoir devant la limpidité azure d’un ciel d’hiver sans nuages. La ville est régulièrement plongée dans un brouillard nocif composé de particules fines.

Ces particules sont particulièrement dangereuses car elles pénètrent en profondeur dans les poumons. Le seuil recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est de 10 microgrammes par m3 d’air en moyenne sur l’année. Leur concentration dans la mégalopole a atteint les 80,6 microgrammes par m3 en moyenne en 2015 !

Ces chiffres représentent une baisse de 6,2% par rapport à 2014 et de 10% par rapport à 2013. Ils restent cependant huit fois supérieurs aux recommandations de l’OMS.

À titre de comparaison, l’air de Paris - que ses habitants jugent « irrespirable » - est cinq fois moins pollué. D’après un bilan dressé par Airparif, la concentration de particules fines était de 15 microgrammes par m3 sur la station de mesure de Paris centre en 2014.

Début décembre, lors d’une alerte rouge à la pollution de l’air, les autorités pékinoises avaient ordonné des fermetures d’écoles, d’usines et la mise en place d’une circulation alternée pour les véhicules privés.

La Chine, nouvel acteur écolo par nécessité

Le pays a annoncé, le 29 décembre 2015, un moratoire sur l’ouverture de nouvelles mines de charbon jusqu’en 2019. Il ambitionne également de fermer un millier de mines en 2016.

Toutefois, la conscience écologique n’est certainement pas le moteur de cette décision. En effet, la Chine connaît un ralentissement économique très important entrainant une surcapacité des mines du pays. Conséquence bénéfique de la crise économique !

La Chine a joué un rôle majeur dans la signature d’un accord planétaire, en conclusion de la Conférence de Paris sur le climat (COP21). Première victime de ses propres émissions de gaz à effet de serre (pollution de l’air, des rivières, des sols), la Chine est devenue, contrainte et forcée, un des acteurs de la lutte contre le réchauffement climatique. Elle a pris des engagements de réduction de ses émissions à partir de 2030 et de financement de près de trois milliards d’euros pour les pays en développement. Des objectifs très lourds, compte tenu de la crise économique qui frappe le pays.

La capitale chinoise travaille, de son coté, à un plan qui lui permettrait de faire baisser de plus de 50% la concentration de particules fines. Cependant, ce plan n’est pas à attendre avant la fin de l’année 2016 et sa réalisation prendra plusieurs années.

Comme cela ne va pas assez vite, le gouvernement impose à Pékin de ne pas dépasser une concentration de 60 microgrammes par m3 en 2017. Cet objectif semble totalement utopique sur une si courte période.

En mars 2014, le premier ministre Li Keqiang s’est dit en « guerre contre la pollution ». Espérons que la Chine remporte cette bataille et qui sait… peut-être la guerre.

A Paris, on lutte aussi contre la pollution

Alors certes, en termes de pollution, Paris n’est pas Pékin, et heureusement ! Mais la capitale française n’est pas non plus réputée pour la qualité de l’air qu’on y respire. Certaines initiatives tentent de faire changer les choses et se battent pour la santé de nos voies respiratoires.

La start-up parisienne Plume Labs a lancé une application pour suivre en temps réel l’évolution de la qualité de l’air à Paris, dans d’autres villes de France et dans le monde, notamment à Pékin. Elle vous indique si vous pouvez aller faire du sport en extérieur ou boire un verre en terrasse sans risque. En ce 15 janvier 2016, l’application nous indique que la pollution à Pékin est extrême. Amis pékinois, restez chez vous !

L’association de citoyens RESPIRE n’a pas besoin de se dire « en guerre contre la pollution » pour lutter quotidiennement pour l’amélioration de la qualité de l’air. Elle a pour objectif de prévenir les atteintes sanitaires de la pollution atmosphérique et d’améliorer la qualité de l’air. Elle s’est donné l’action juridique comme moyen d’y parvenir.  L’objectif est de faire valoir judiciairement des droits qu’il est impossible, compte tenu des contraintes économiques, de faire valoir individuellement.

Si comme nous, vous aimez courir dans les parcs, vous promener avec votre bébé ou encore déjeuner en terrasse, alors agissons ensemble pour retrouver la liberté de jouir de nos villes, sans risques pour la santé.

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