Cette artiste peint des œuvres d'art avec son sang menstruel

Publié le 28 décembre 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 2 mins

À 29 ans, l'artiste Jasmine Alicia Carter peint de véritables oeuvres d'art et ce, grâce au sang de ses propres menstruations. Une manière pour elle comme pour les femmes qui la suivent sur Instagram, de s'accepter, de s'aimer et surtout de comprendre leur corps. 

Un art thérapeutique et controversé

Jasmine Alicia Carter est une artiste qui se sert de son propre sang menstruel pour peindre. Récupéré dans sa cup menstruelle, elle utilise son sang sans ajouter d'additif chimique. À l'aide d'un pinceau et d'une immense toile blanche, celle que l'on appelle "period artist" (artiste qui peint avec ses menstruations), trace de grands mandalas aux formes géométriques, nettes et inspirantes. C'est en 2014 et suite à une prise de conscience qu'elle a décidé de se servir de son sang menstruel à des fins artistiques. Pour Jasmine Alicia Carter, c'est un moyen de briser le tabou autour des règles mais aussi d'inviter les femmes à s'accepter et surtout à mieux se connaître.

Cette forme unique d'expression a de nombreux bénéfices pour elle au niveau du mental, des sentiments, des émotions et parfois même de la spiritualité. « J'ai toujours été une artiste et je me sentais un peu mal de jeter ce sang qui n'était pas sale, ni toxique. [...] Peindre avec était une manière pour moi d'apprendre à aimer mon corps. En fait, c'est thérapeutique », nous explique-t-elle. Même si elle est consciente que son art est controversé, la "period artist" révèle qu'elle a réussi à se créer une véritable communauté féminine et soudée qui, au quotidien, peut « se sentir en sécurité pour s'exprimer ouvertement sur les règles ».

L'artiste récupère son sang dans des cups menstruelles et peint directement d'immenses mandalas (©JasmineAliciaCarter/INSTAGRAM)

Les règles, un tabou qui tend à se briser 

Créer une toile artistique tout en réutilisant le sang des règles était une manière pour Jasmine Alicia Carter de se "connecter" avec son corps : « Je voulais connaître mon cycle menstruel d'une manière différente de celle qu'on m'avait enseignée », nous révèle-t-elle. Cette nouvelle forme d'art dérange encore certains qui, pour la plupart, sont « principalement dégoûtés, méprisants et intimidés ».

Jasmine Alicia Carter est consciente de l'impact positif comme négatif de son art sur les personnes mais est intimement convaincue que grâce à cette libération de la parole autour de l'acceptation du sang et des règles permettra, sur le long terme, de briser ce grand tabou. « Les visions de certaines femmes changent, la parole se libère et elles se rendent comptent que tout ce sang est naturel et qu'il a un incroyable potentiel créatif », ajoute-t-elle. Très optimiste, l'artiste de 29 ans espère que son art inspirera de nombreuses femmes qui pourront par la suite, apprendre à mieux se connaître aussi bien mentalement que physiquement. Pour elle, c'est une évidence, cela pourrait changer le monde. 

 

 

Par Léa Bourgoin

 

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