Cet éleveur sauve chaque année 2 800 poules de l’abattoir
Eleveur de poules en Seine-Maritime depuis 5 ans, Baptiste Stalin a eu la bonne idée de revendre quelques euros ses poules pondeuses à des particuliers, au lieu de les envoyer à l’abattoir.
Un adepte de l'agriculture biologique
A Beauval-en-Caux en Seine-Maritime (76), Baptiste Stalin s’est lancé dans l’élevage de poules il y a 5 ans et a créé "La Belle de Beauval". Ses oeufs, très appréciés, sont vendus dans plusieurs épiceries et supérettes locales, dans des magasins de producteurs mais sont aussi utilisés dans des restaurants, comme celui du cuisinier doublement étoilé Gilles Tournadre.
Le déclic a eu lieu la première année en fin d’exploitation, lorsqu’il a fallu "renouveler les poules". Il a du alors envoyer ses 2 800 poules à l’abattoir : « C'était la première fois que je voyais ça avec des poules entassées dans des cages sur un camion, certaines avec des pattes coincées dans les grilles. Et même si nous étions dans le respect des règles sanitaires, j'étais dégoûté. Toute l'année, on prend soin d'elles. (...) Et là, on les traite de cette manière… Je me suis juré que c'était la dernière fois. » explique-t-il.
Baptiste Stalin et une de ses poules. ©La Belle de Beauval / Facebook
Une seconde vie pour 2 800 poules chaque année
La deuxième année, pour ne plus vivre ce crève-coeur, Baptiste Stalin a l’idée de proposer ses poules -encore tout à fait capable de produire des oeufs- à la vente sur les réseaux sociaux, pour 2 à 3 euros. « On m'a dit que j'étais fou, que ça allait être trop compliqué… Mais moi, j'aime les défis. » Résultat, après de nombreux appels passés, toutes ses poules ont trouvé un acquéreur.
Depuis, il renouvelle l’opération tous les ans. Cette année, dès le mois de mai, toutes ses volailles ont été réservées en l’espace de quatre jours. Une bonne nouvelle qui conforte le jeune éleveur de 31 ans dans son idée : « J'aime la viande, ce n'est pas le problème. Mais faire des rillettes avec des poules qui peuvent encore donner des oeufs et vivre plus longtemps, ça n'a pas de sens ». Depuis le 15 juin dernier, ses poules quittent progressivement l’élevage pour rejoindre leurs nouveaux propriétaires, qui ont tous l’impression de faire une bonne action.
Par Chloé Sappia