Boko Haram tue 2000 personnes au Nigeria !

Publié le 11 janvier 2015 (modifié le 20 février 2023 à 22h14)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Amnesty International évoque "le pire massacre jamais perpétré par le groupe islamiste Boko Haram".  

« Nous sommes actuellement mobilisés pour recueillir plus d’informations sur ce qui s’est passé durant l’attaque contre Baga et la zone alentour. Il est plus que jamais impératif que Boko Haram cesse immédiatement ces assassinats absurdes de civils et que le gouvernement nigérian prenne des mesures pour protéger une population qui vit dans la peur constante des attaques », a déclaré Daniel Eyre, chercheur sur le Nigeria à Amnesty International. 

Seize villages détruits, 2000 morts et 20 000 personnes en fuite. C’est le bilan catastrophique de l’attaque perpétrée par la secte islamiste Boko Haram au Nigeria du 6 au 8 janvier. La ville stratégique de Baga et une quinzaine de villages situés au nord-est du pays ont été dévastés par les fanatiques qui ont tué sans discernement.
Baga était la dernière ville qui était encore sous le contrôle du gouvernement national. Ce n’est désormais plus le cas, puisqu’elle a été entièrement rasée.
Selon un dirigeant local qui s’est confié à l’AFP, les victimes sont principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées. Lorsque les islamistes ont attaqué Baga avec des armes automatiques et des grenades propulsées par fusées, les victimes n’ont pas réussi à s’enfuir.
Des milliers d'habitants ont pris la fuite en direction de Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno, à moins de 200 km au sud, ou dans l'autre sens, vers le Tchad voisin.
"Plus de 20.000 déplacés provenant de Baga et des villages alentour se trouvent dans un camp à Maiduguri", a déclaré à l'AFP Musa Bukar, responsable administratif de cette zone de l'Etat de Borno.
Quelque 560 personnes sont bloquées quant à elles sur une île du lac Tchad sans aucune nourriture, selon Abubakar Gamandi, le chef du syndicat des pêcheurs de l'Etat de Borno, qui a pu les joindre par téléphone. "Certains sont en train de mourir à cause du manque de nourriture, à cause du froid et du paludisme, sur cette île infestée de moustiques", a-t-il ajouté.

Le dernier massacre le plus sanglant perpétré par Boko Haram remonte au 14 mars 2014. Il avait fait quelque 600 morts lorsque les insurgés ont attaqué la caserne militaire de Giwa, dans la ville de Maiduguri.
En un an, Boko Haram a en effet réussi à prendre le contrôle de plus de 20 000 km2 dans le nord-est du pays.

A la mi-avril, le groupe avait kidnappé plus de 200 lycéennes nigérianes, promises à être “vendues sur un marché”, “mariées” de force ou réduites en “esclavage” selon le chef de la secte.
Elles sont toujours portées disparues.

 “Même l’Etat islamique, qui a tué des milliers de personnes et cible à dessein des minorités, ne semble pas agir de manière aussi gratuite dans ses carnages. Il semblerait que tout le monde – musulmans, chrétiens, camerounais, nigérien – soit une cible pour Boko Haram”, affirme le Washington Post.

En prenant ces nouvelles localités, Boko Haram contrôle désormais des frontières stratégiques avec le Tchad, le Niger et le Cameroun.
L'insécurité est le thème central de la campagne électorale. Le président Goodluck Jonathan, qui brigue un second mandat lors de l’élection présidentielle qui aura lieu le 14 février, est vivement critiqué dans son pays et sur la scène internationale pour avoir échoué à mettre un terme à l'insurrection islamiste, qui a fait des milliers de morts depuis 2009.
Son principal rival, le candidat du Congrès progressiste (APC, principal parti d'opposition), Muhammadu Buhari, un musulman du nord célèbre pour avoir mené une "guerre contre l'indiscipline" particulièrement musclée pendant ses 20 mois à la tête d'une junte militaire dans les années 1980, a promis de faire de Boko Haram sa priorité

La solidarité internationale est au cœur de toutes les actions d'Amnesty International. Amnesty International est indépendante de tout gouvernement, de toute tendance politique, de toute croyance religieuse et est donc en mesure de dénoncer les violations des droits humains partout dans le monde, en toute impartialité.
En cinquante ans, Amnesty International a profondément évolué. Son champ d’intervention, s’est étendu à l’ensemble des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Prix Nobel de la paix en 1977, Amnesty International rassemble aujourd’hui plus de 3 millions de membres et sympathisants et compte des sections ou structures dans 72 pays.

France Info nous explique Boko Haram en infographie :

 

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