Avec cette proposition de loi, les LGBT+ ne subiront plus les thérapies de conversion

Publié le 8 décembre 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h22)
Par Julie MARIE
Temps de lecture : 2 mins
Suite à d’intenses débats, le Sénat a adopté très majoritairement le mardi 7 décembre, la proposition de loi qui interdit les thérapies de conversion. Ces pratiques visent à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne en imposant l’hétérosexualité aux personnes lesbiennes, gays, bi ou trans (LGBT).

Les thérapies de conversion, qu’est-ce que c’est ?

Les thérapies de conversion sont un ensemble de pratiques qui ont pour ambition de modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne. Ces traitements qui visent à « guérir » les personnes homosexuelles, bisexuelles ou lesbiennes en les « convertissant » à l’hétérosexualité, peuvent se traduire par plusieurs modes d’action. En France, les thérapies de conversion prennent généralement la forme de groupes de parole, de séminaires ou de confessions, souvent dans un contexte religieux.

La diversité sexuelle est alors assimilée à une maladie qu’il faudrait soigner, soit par l'administration de médicaments (hormones ou traitements stéroïdes), de séances d’hypnose, d’électrochocs, ou d’exorcisme, soit par des appels à l’abstinence ou encore le recours aux mariages forcés hétérosexuels. Lors de l’examen du texte mardi, des sénateurs de tous bords politiques ont ainsi dénoncé ces pratiques qualifiées de « barbares », « d’un autre âge » et « indignes » et ont défendu l’adoption du texte.

Une belle avancée pour les associations de soutien LGBT+

« Être une personne LGBT + n’est pas une idéologie, être soi n’est pas un crime, l’homosexualité et la transidentité ne sont pas des maladies que l’on pourrait guérir. Il n’y a rien à guérir », a déclaré à la tribune, la ministre déléguée à l’Egalité femmes hommes, Elisabeth Moreno. Rapporteure de la proposition de loi visant à interdire les thérapies de conversion, Dominique Vérien a, elle, insisté sur la nécessité de « nommer le délit pour permettre aux victimes de se reconstruire ». La proposition de loi débattue mardi 7 décembre au Sénat, a été adoptée par 305 voix en faveur du texte et 28 voix contre.

La loi interdisant les thérapies de conversion condamne désormais à 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende « les pratiques, les comportements ou les propos répétés visant à modifier ou à réprimer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, vraie ou supposée, d’une personne et ayant pour effet une altération de sa santé physique ou mentale ». Des peines identiques sont encourues pour les personnes qui donnent « des consultations » ou prescrivent « des traitements en prétendant pouvoir modifier ou réprimer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, vraie ou supposée ».

La décision du Sénat a été applaudie par les associations de soutien LGBT+ qui invitaient jusqu’à lors à utiliser le #RienAGuerir sur les réseaux sociaux, en soutien à la proposition de loi, comme l’association MAG Jeunes LGBT+ constituée de jeunes lesbiennes, gays, bies et trans et + de 15 à 30 ans. Cette dernière propose du soutien aux jeunes, des activités de loisirs, de convivialité, ainsi que des activités culturelles et militantes.

D’autres pays ont déjà interdit les thérapies de conversion en Europe, comme Malte et l’Allemagne ainsi que différentes provinces en Espagne. C’est également le cas du Sénat du Canada qui vient de voter pour le projet de loi interdisant les thérapies de conversion ce 8 décembre.

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