Après avoir été défiguré par des braconniers, un rhinocéros retourne à la vie sauvage

Un retour à la vie sauvage après 30 opérations
En 2016, alors qu’il n’avait que 4 ans, Sehawukele - c'est ainsi que l’ont surnommé ses sauveteurs - est trouvé par la police totalement affaibli et défiguré à tel point qu’il était difficile pour lui d’entendre où de manger. Le jeune rhinocéros a alors rapidement été confié à l’association Saving the Survivors qui s'occupe depuis 2012 des animaux sauvages en voie de disparition victimes de braconnage ou d’incidents traumatisants. Elle soigne majoritairement des rhinocéros, premières victimes du braconnage.
Ses sauveteurs l’ont surnommé Sehawukele, ce qui signifie « Dieu nous rend grâce »
En six ans, Sehawukele a dû subir 30 opérations afin que ses blessures soient réparées. Ce dernier a été violemment agressé par des braconniers qui lui ont arraché sa corne. Lundi 24 janvier 2022, le brave rhinocéros a pu retourner à la vie sauvage malgré la fragilité persistante de ses cavités nasales qui l’exposent à un risque d’infection. Néanmoins, les défenseurs de l’environnement qui se sont occupés de lui ont tout de même choisi de le laisser regagner la nature. Il a rejoint une réserve de 2 000 hectares où vivent deux femelles en âge de se reproduire, dans l’espoir qu’il s’accouple et contribue à augmenter la population de rhinocéros blanc en déclin.
5 835 rhinocéros tués par le braconnage en 5 ans
Entre 2014 et 2019, 5 835 rhinocéros ont été tués en Afrique du Sud à cause du braconnage, d’après les chiffres du WWF. L’espèce autrefois largement répandue dans les savanes d’Afrique et les forêts tropicales d’Asie, est désormais quasiment disparue. Quatre des cinq espèces de rhinocéros sont aujourd’hui vulnérables ou en danger critique d’extinction. D’après les défenseurs des droits des animaux, les rhinocéros auront totalement disparu dans quelques décennies.
Leur corne si caractéristique est hélas l’un des facteurs qui les conduit peu à peu à leur perte. Très prisée en Asie où on lui prête des vertus thérapeutiques, elle est revendue plus cher que de l’or sur les marchés clandestins. Pourtant, la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) a interdit son commerce en 1977. En 10 ans, la plus grande population de rhinocéros, située dans le parc national de Kruger en Afrique du Sud, a décliné de 70 %, principalement à cause du braconnage.