Rennes : pour lutter contre le gaspillage, ils créent un immense marché consacré au vrac

Publié le 21 janvier 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 4 mins

Afin d'inciter un maximum de personnes à consommer plus responsable et de manière plus raisonnable, David Sutrat et Didier Onraita se sont unis pour créer "Day by Day", un réseau de 71 épiceries et d'un immense marché - qui vient de voir le jour- consacrés aux produits en vrac. Contacté par One Heart, David Sutrat, le co-fondateur de Day by Day, nous explique les détails de cette démarche.

Réduire le gaspillage alimentaire et la production d'emballages superflus 

C'est au cours d'une discussion qu'en octobre 2011, David Sutrat et Didier Onraita, collègues depuis une vingtaine d'années, ont l'idée de créer Day by Day, un réseau de petites épiceries impantées dans les centres-villes de France, qui inciteraient les gens à consommer mieux. « On était tous les deux scandalisés par le gaspillage alimentaire dans son ensemble et on s'est dit qu'il fallait arrêter ça. On a eu l'idée de monter un magasin où chacun pourrait acheter des produits sans emballages et dans la quantité de leur choix », explique David Sutrat. En France, près de 324,5 tonnes de déchets ont été produits en 2015 selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise d’énergie (ADEME) et 10 millions de tonnes de nourriture sont gaspillées tous les ans, selon le Ministère de la Transition écologique et solidaire.

 

Une épicerie Day by Day (Crédit photo : DavidSutrat / DaybyDay)

 

Dans ces petites épiceries, chacun peut y retrouver ses produits du quotidien en vrac : des produits secs (céréales, pâtes, fruits secs, farine), du sucré, des produits d'hygiène mais aussi des produits d'entretien pour la maison. Parmi les différentes stratégies adoptées par David et Didier, celle de la production française occupe une place importante.  « On y tient vraiment », souligne David. Dans l'objectif de favoriser le circuit court, ils sont au plus près des producteurs afin de proposer des produits frais et de qualité française dans leurs magasins de 58m2. « C'est bio à chaque fois que c'est possible. Ce n'est pas le marqueur principal car on ne veut pas avoir une offre qui reste inaccessible à cause du prix. Si on veut être accessible, il faut aussi accepter de faire du conventionnel mais du conventionnel selectionné », développe David Sutrat. 

 

Le Shop in Shop, concept pour attirer les clients de supermarchés 

Dans le but d'attirer de plus en plus de personnes vers le concept du vrac, David et Didier décident d'importer le concept de "Shop in Shop" (littéralement "un magasin dans un magasin") dans les grands supermarchés. Mais le 15 décembre dernier, ils ont choisi de s'agrandir en installant au 5 Rue de la Chaussée à Rennes, leur premier Grand Marché Vrac sur une superficie de 400 m2 dédiés au vrac. Pour optimiser l'expérience consommateur, David et Didier se sont basés sur la méthode du "One Stop Shopping" qui offre la possibilité aux consommateurs de réaliser leurs achats dans un seul et même endroit.

Dans cet immense espace, les clients peuvent retrouver tous les produits alimentaires classiques en vrac mais pas que : « Il y a un boucher qui est un vrai commerçant indépendant qui vient dans notre magasin, tout comme le crémier. Les fruits et les légumes sont issus de nos commerçants partenaires à qui nous mettons à disposition un espace de vente », précise David Sutrat. Les commerçants présents dans le grand marché doivent suivre une charte précise afin que tous les produits soient sourcés français, sauf pour certains fromages qui peuvent être importés de l'étranger. Ceux-ci doivent aussi être vendus sans emballages et à usage unique. 

 

Des conseils pour passer au vrac et consommer mieux

Pour David Sutrat, passer au vrac est un processus complexe qui peut ne pas plaire à tout le monde. « Ma recommandation c'est de commencer doucement et ne pas s'imaginer qu'on va basculer du jour au lendemain vers des courses 100% vrac. Il faut s'accoutumer et je ne peux que vous conseiller d'aller dans nos magasins puisqu'on accompagne véritablement le consommateur dans ses changements d'habitudes », développe-t-il. 

Afin d'appréhender au mieux ce changement, David conseille aux gens qui le souhaitent de se déplacer dans des épiceries spécialisées dans le vrac, plus à même de conseiller les consommateurs sur leurs envies de changement. Dans l'esprit de ces derniers, passer au vrac veut forcément dire passer à des prix plus chers. Mais David tient à les rassurer : il n'y a aucune différence entre une épicerie vrac et une épicerie classique. « Il y a le paramètre de la quantité qui entre en jeu. On achète ce qu'on veut donc si on a besoin de 30g de farine de châtaignes pour des crèpes, on achète 30g pas 500g. C'est limiter la surconsommation et l'immobilisation financière en achetant une quantité dont je n'ai pas besoin  », conclut David.

Par Léa Bourgoin

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