La ville de Beyrouth touchée par une double explosion meurtrière

Publié le 5 août 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Hier soir, deux énormes explosions survenues dans le port de Beyrouth ont fait trembler la ville et ses alentours. Une centaine de personnes ont perdu la vie et des milliers d'autres sont blessées et se retrouvent aujourd’hui sans domicile. 


Un souffle ressenti jusqu’à 200 km


Mardi 4 août, vers 18 heures, heure locale, une violente explosion se produit dans le port de la capitale libanaise, Beyrouth. Débute alors un incendie, visible sur toutes les vidéos tournées par des témoins, au moment des faits. Quelques minutes plus tard, une seconde explosion résonne dans la ville, produisant un champignon de fumée dans le ciel, semblable à celui des explosions nucléaires. Le souffle de cette deuxième déflagration est très puissant et a été ressenti jusqu’à l’île de Chypre, située à 200 kilomètres. Mardi soir, l'institut américain de géophysique (USGS), basé en Virginie, a précisé que ses capteurs avaient enregistré l'explosion comme un séisme de 3,3 sur l'échelle de Richter.

 

Images tournées par un témoin au moment de l'explosion. ©nightlife.ca

 


Cette double explosion aurait été provoquée par 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium non sécurisées, et stockées au niveau du port depuis plusieurs années, a annoncé le Premier ministre Hassane Diab. Le bilan matériel est lourd : la moitié de la ville est en ruine et près de 300 000 personnes se retrouvent sans domicile ce mercredi. Le bilan humain s’annonce, lui aussi, très lourd. Selon les chiffres de la Croix-Rouge, 100 personnes sont décédées et 4 000 autres sont blessées. « Nous continuons de déblayer la zone », a expliqué le directeur de la Croix-Rouge libanaise, George Kettani, qui avait auparavant raconté que l'ONG et le ministère de la santé devaient coordonner la répartition des corps entre les morgues ; les hôpitaux de la ville étant saturés.


Une catastrophe frappant un pays déjà en crise


« Être libanais, c'est endurer une vie tragique. Un pays qui séduit les touristes pour sa vie nocturne effervescente et sa délicieuse cuisine, mais qui est aussi la source d’une misère constante pour ses habitants. » raconte Antoun Issa, un journaliste libanais à France Info. En effet, le Liban vit déjà une crise économique sans précédent. Aujourd’hui, 35% de la population active libanaise est au chômage alors que les prix des produits de première nécessité ont flambé. Les Libanais doivent également faire face à des restrictions bancaires drastiques car les réserves de la banque du Liban sont au plus bas. La pandémie de Covid-19 a encore aggravé la situation, si bien que « la dette publique est devenue insoutenable ». Avec le coronavirus, les hôpitaux de la ville étaient déjà surmenés. Ils se retrouvent maintenant saturés, sans places pour les blessés des explosions. 


Comment venir en aide aux victimes au Liban ? 


Rapidement après l’explosion, le président français Emmanuel Macron a annoncé, d'une part, qu’il allait envoyer un détachement de la sécurité civile et plusieurs tonnes de matériel sanitaire à Beyrouth et d'autre part, l'arrivée d'urgentistes « au plus vite ». Cette après-midi, 55 militaires de la sécurité civile ont donc décollé pour le Liban. À leurs côtés, deux médecins et deux infirmiers avec 15 tonnes de matériel sanitaire, des chiens et un drone. « Quand vous allez arriver à Beyrouth, vous allez arriver quasiment en zone de guerre », a averti le colonel Rouquayrol, commandant des formations militaires de la Sécurité Civile.


Pour venir en aide aux victimes, plusieurs associations ont mis en place des dispositifs. Le Secours populaire a par exemple débloqué la somme de 100 000 euros et a lancé un appel aux dons sur son site. Vous pouvez également directement faire un don aux grandes ONG libanaises : la Croix-Rouge ou Caritas (pages en anglais). Une autre organisation basée au Royaume-Uni, Impact Lebanon, a mis en ligne une cagnotte sur le site Justgiving. Ces dons serviront entre autres à réhabiliter les maisons détruites par les explosions.  

 

 

Par Chloé Sappia

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