La Colombie interdit totalement la pêche au requin pour lutter contre le commerce illégal d'ailerons

Publié le 2 décembre 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Le ministre colombien de l'Environnement, Carlos Eduardo Correa, a annoncé le 27 novembre que la Colombie interdisait totalement la pêche au requin. Il espère ainsi endiguer le commerce d'ailerons, particulièrement appréciés sur les marchés asiatiques.

Interdire à 100% la capture des requins

Une législation, mise en place depuis 2017, autorisait la pêche artisanale tout en instaurant un quota maximum. Mais suite à l'annonce du ministre colombien de l'Environnement, Carlos Eduardo Correa, un décret va être émis afin d'interdire à 100% la capture des requins à des fins commerciales illégales. « Nous interdisons la pêche au requin parce que nous sommes conscients de son importance dans le maintien et l'équilibre des écosystèmes marins », a déclaré le ministre sur Twitter. 

L'un des principaux objectifs de ce décret est de lutter contre le commerce illégal d'ailerons de requins. Selon l'ONG Wild Aid, qui oeuvre pour la protection des espèces animales, ce sont 73 millions de requins qui meurent chaque année à cause du commerce illégal d'ailerons et 70 espèces de requin seraient en voie d'extinction. Pour Sandra Bessudo, militante pour l'environnement franco-colombienne, il est indispensable de travailler avec les communautés pour qu'elles se développent économiquement "à travers des activités plus respectueuses de la conservation des espèces".

Une compensation financière pour les familles qui pêchent le requin par tradition

Pour Sandra Bessudo, cette décision est un soulagement et une excellente nouvelle notamment pour la santé des consommateurs de viande de requin. En effet, la chair de ces espèces posséderait "un indice fort en mercure", le mercure étant utilisé pour l'extraction illégale de l'or. La Colombie prend très à coeur cette décision étant donné qu'elle constitue l'un des pays où la biodiversité est l'une des plus importantes du monde. Dans ses eaux, elle compte 76 espèces de requins sur les 500 existantes sur la planète.

Le président colombien, Ivan Duque, a félicité le premier ministre pour cette décision tout en affirmant qu'il signera aussi le décret. De plus, il dévoile qu'une compensation sera accordée aux communautés qui, par tradition, pêchent le requin. Si le montant des indemnisations n'est pas encore connu, Carlos Eduardo Correa a annoncé que 250 familles des départements de Guajira (nord) et 300 autres du littoral Pacifique (sud-ouest) qui pêchent le requin toucheront ces indémnités. 

La France engagée pour la protection des requins

Pour sensibiliser les populations et lutter contre la pêche aux requins, de nombreuses associations françaises organisent tout au long de l'année des conférences auprès des écoliers, des lycéens. C'est le cas de Sharks Mission France  par exemple, qui met à disposition de divers publics, des outils de sensibilisation et propose d'agir auprès des décideurs en France. L'Association pour la défense des animaux sauvages (ASPAS) , quant à elle, alerte sur la décroissance du nombre de requins en France métropolitaine et souhaite faire prendre conscience du danger de la pêche aux ailerons pour les espèces de requins vivant en Méditerranée et dans l'Océan Atlantique : « Les requins contribuent à maintenir l’équilibre complexe et fragile des océans. Leur disparition entraîne des effets en cascade sur les milieux océaniques », explique l'ASPAS sur son site.

 

 

Par Léa Bourgoin

 

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