L'Arabie Saoudite abolit la peine de mort pour les mineurs

Publié le 28 avril 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Dimanche 26 avril, la peine de mort pour les mineurs a été abolie en Arabie Saoudite. Une révolution majeure dans un royaume ultraconservateur et souvent critiqué par les différentes organisations non gouvernementales en matière de violations de droits de l'homme. 

 

Après la flagellation, l'Arabie Saoudite abolit la peine de mort pour les mineurs 

C'est une révolution au royaume du prince héritier Mohammed Ben Salmane : l'abolition de la peine de mort pour les individus mineurs reconnus coupables de crimes. Cette annonce intervient seulement quelques jours après l'abolition de la flagellation.

Hasard ou coïncidence ? Ce qui est sûr, c'est que cette nouvelle a très bien été acueillie par les organismes de défense des droits de l'homme, qui restent cependant prudents car "bien que les changements annoncés soient un grand pas en avant, il reste des questions concernant leur application" a déclaré Human Rights Watch.

Dans les faits, une peine de prison ne dépassant pas 10 ans dans un centre de détention pour mineurs remplacera la peine de mort. Une "modernisation" du code pénal qui devrait sauver la vie d'au moins 6 hommes de la communauté musulmanne chiite, condamnés à la peine capitale alors qu'ils participaient à une manifestation antigouvernementale et n'étaient pas encore majeurs. 

L'Arabie Saoudite avait mis à mort 184 personnes en 2019 pour divers crimes tels que l'homicide, le viol, l'adultère ou encore l'homosexualité. un chiffre encore élévé pour le pays. 

 

Une réforme socio-culturelle du royaume en trompe-l'oeil 

 

Le pays connaît des bouleversements socio-culturels qui s'inscrivent dans la logique du plan "Vision 2030", un projet visant à faire sortir l'Arabie Saoudite de sa dépendance aux rentes pétrolières. Le gouvernement saoudien doit donc jouer la carte de la séduction afin d'attirer les investisseurs et se repose sur 3 piliers : économique, social et politique. 

Depuis que Mohammed Ben Salmane est devenu le prince héritier en 2017, et qu'il porte ces changements, l'Arabie Saoudite est constamment critiquée en matière de droits de l'homme. Si le royaume utlraconservateur tend à changer son image en accordant plus de droits aux femmes notamment, il semblerait que la transformation ne soit qu'en apparence puisque de nombreuses problématiques subsistent. 

En effet, la condition de la minorité chrétienne d'Arabie Saoudite est toujours critique. Les membres de cette communauté sont en danger de mort et le royaume figure à la 13ème place de l'index mondial de la persécution des chrétiens.

Par ailleurs, des dizaines de militants pacifistes sont encore emprisonnés après avoir écopé de lourdes peines lors de procès injustes, quand d'autres meurent en prison sous les coups et la torture. 

Rappelons qu' 2018, le prince héritier Mohammed Ben Salmane avait été accusé d'avoir commandité l'assassinat au Consulat Saoudien d'Istambul, du journaliste dissident Jamal Khashoggi. Cet assassinat avait beaucoup choqué l'opinion internationale.

Enfin on a appris le décès du militant des droits de l’homme Abdallah al-Hamid, qui purgeait une peine de 11 ans de prison. Le fait qu’Abdallah al-Hamid ait été forcé de passer ses dernières années en prison, simplement pour avoir critiqué les violations endémiques des droits humains en Arabie Saoudite, illustre malheureusement lui aussi le non-respect des droits de l'homme dans le pays. 

 

 

 

Par Charly Kadima 

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