Covid-19 : une fracture alimentaire qui s’aggrave

Publié le 18 novembre 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 4 mins

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, 1 million de Français ont basculé dans la pauvreté et peinent entre autres à se nourrir correctement. Les associations d’aide alimentaire enregistrent une hausse des fréquentations et s’inquiètent de voir ce chiffre augmenter. Partout en France, des solutions voient le jour pour lutter contre cette précarité alimentaire.

 

1 million de personnes ont basculé dans la pauvreté à cause du Covid-19

En plus des pertes humaines considérables -46 273 décès actuellement en Fance-, la crise de Covid-19 a également d’importantes répercussions sociales et économiques. En effet, de nombreuses personnes qui, jusque-là, parvenaient de façon modeste à subvenir à leurs besoins, ont vu leur situation financière se dégrader. Des étudiants, des artisans, des auto-entrepreneurs, des intérimaires, des intermittents du spectacle… Au total, 1 million de personnes sont tombées dans la pauvreté en France depuis le début de la pandémie, s’ajoutant ainsi aux 9,3 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en France.


En parallèle, les associations d’aide alimentaire enregistrent une hausse des fréquentations dans les centres de distribution alimentaire. Pendant les deux premiers mois de confinement, le Secours populaire est venu en aide à 1,3 millions de personnes, dont 45% n’avaient jamais fait appel aux aides associatives. « Nous avons vu arriver des hommes et des femmes qui ne savaient même pas qu’il était possible de demander quelque chose parce que toute leur vie, ils ont jusque là subvenu à leurs besoins, mais en travaillant tout le temps [...] Et d’un seul coup, toutes les sources ont disparu, et ça c’est quelque chose qui n’était jamais arrivé » explique Henriette Steinberg, Secrétaire générale du Secours populaire, au micro de France Culture.

Du côté des associations étudiantes, les files d’attente devant les distributions de denrées ne désemplissent pas non plus : « Il y en a presque tous les jours et malgré cela, on a une montagne d’étudiants qui viennent chaque jour et ce ne sont pas les mêmes », raconte Lyes Belhadj, Président de l’Unef Aix-Marseille (Union nationale des étudiants de France). 

 

Dans l'obligation de se priver tant sur la quantité que sur la qualité des aliments

Dans son baromètre Ipsos sur la perception de la pauvreté par les Français, le Secours populaire met en avant les privations alimentaires, un phénomène qui s'amplifie. En effet, de plus en plus de personnes se restreignent tant sur la quantité que sur la qualité des aliments qu’ils consomment. Parmi les personnes interrogées, 29% déclarent limiter leur consommation quotidienne de fruits et légumes et compte tenu des prix des aliments sains, 23% affirment ne pas pouvoir en consommer à chaque repas. D'autres limitent les quantités dans leur assiette -cela concerne 1 Français sur 4-, ou sautent des repas -c'est le cas pour 1 Français sur 7-. On se souvient du témoignage poignant de cette étudiante à Bordeaux interrogée pour l'émission le Quotidien, qui avouait sauter le petit déjeuner pour faire des économies :

 

 

En complément de l’incroyable travail réalisé par les associations d’aide alimentaire sur le terrain et des dispositifs d’urgence, de nombreux acteurs -entreprises et associations-, se sont eux aussi mobilisés pour lutter contre la précarité alimentaire.

 

Quelles solutions pour lutter contre la précarité alimentaire ?

Pour enrayer la faim, de nombreuses solutions ont été évoquées : la mise en place d’une sécurité sociale de l’alimentation permettant à tout un chacun d’avoir accès à une alimentation choisie et de qualité, ou encore la création d’une couverture alimentaire universelle qui reconnaîtrait le "bien manger" comme un droit fondamental.

Pour le moment, à notre échelle, il existe plusieurs moyens de lutter contre la précarité alimentaire. Vous pouvez par exemple soutenir le « Fair Friday », une opération solidaire lancée par l’entreprise Rutabago qui distribue des paniers repas 100% bio. Cette dernière a lancé une collecte solidaire (valable jusqu’au 22 décembre) au profit d’une épicerie solidaire située à Montreuil et du centre d’hébergement d’urgence du château d’Arcy, tous deux gérés par l’association Aurore en Ile-de-France. En faisant un don de 5€, vous permettez à deux personnes de bénéficier d’un repas composé d’ingrédients issus de l’agriculture biologique. Les repas seront ainsi distribués sur toute l’année et permettront aux personnes en situation de précarité d’avoir accès à une alimentation saine et de qualité.


Avec une hausse de 30% des fréquentations dans leurs épiceries solidaires depuis le début de la pandémie de Covid-19, le réseau ANDES (Association Nationale de Développement des Epiceries Solidaires) fait fleurir des épiceries solidaires dans votre région. En effet, ces dernières proposent non seulement des produits sains et de qualité à bas coût mais elles vont beaucoup plus loin en déployant « un dispositif d’insertion complet » nous explique Christelle Perrin, responsable de la communication et des partenariats chez ANDES. Les bénévoles du réseau ANDES leur prodiguent de nombreux conseils, pour faire des économies d’énergie par exemple, mais surtout leur redonnent confiance en eux. « Notre travail, c’est de redonner le sourire et confiance aux gens » explique-t-elle. Avec plus de 380 épiceries solidaires réparties en France, ANDES a accompagné 170 000 personnes en 2020 et vous donne aujourd’hui la possibilité de faire pousser une épicerie solidaire près de chez vous, un moyen de mettre un frein à la précarité. 

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