Amazonie : 11 088 km2 de forêt ont été abattus en 2020

Publié le 17 décembre 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 4 mins

Lundi 30 novembre, l’Institut national de recherches spatiales (INPE) a révélé que 11 088 km2 de forêt amazonienne avaient été abattus, entre 2019 et 2020. Il s'agit de l'année la plus destructrice de la décennie.

L'équivalent de 4 300 terrains de football rasés par jour

Entre 2019 et 2020, la forêt amazonienne a atteint un niveau critique de déforestation avec près de 11 000 km2 décimés. Cela représente la superficie de l'Ile-de-France ou du Liban et équivaut à près de 4 300 terrains de football rasés quotidiennement. Des chiffres alarmants et d'autant plus catastrophiques qu'il faut remonter en 2008 pour retrouver un tel niveau. Selon les données rendues publiques, le 30 novembre, par l'Institut national de recherches spatiales, la déforestation a augmenté de 50% ces deux dernières années. 

La raison de cette forte hausse est liée à la politique du président brésilien, Jair Bolsonaro, climatosceptique et entièrement favorable à l'exploitation minière de l'Amazonie. Jonathan Guyot, co-fondateur et membre de l'association française All4trees, nous explique la dangerosité de la politique de Jair Bolsonaro et des conséquences qu'elle peut avoir sur l'environnement : « Il y a beaucoup moins de contrôles concernant la déforestation qui, au Brésil, est notamment très liée à la culture du soja. En 2019, Jair Bolsonaro est arrivé au pouvoir et a installé une politique qui a un impact néfaste sur l’environnement. Il a déclaré la guerre aux ONG, aux autochtones, mais il a aussi diminué le pouvoir de certains ministères qui luttaient contre la déforestation. » 

Act4amazonia, un moyen de lutter contre la déforestation en Amazonie

Après avoir lancé en 2018 le mouvement de sensibilisation #PrayforAmazonia, l'association all4trees a décidé d'aller plus loin en lançant en 2019 avec le mouvement "On est prêt", #act4amazonia. Cette campagne encore plus engagée, a pour but de faire réagir sur la destruction quotidienne de la forêt amazonienne. All4trees propose ainsi 3 leviers d'action pour que les citoyen(ne)s puissent à leur échelle, contribuer à la préservation des forêts. L'association explique alors que chacun peut agir quotidiennement en mesurant son empreinte forêt, en changeant ses habitudes de consommation mais aussi en faisant pression sur les dirigeants des pays. 

Par ailleurs, all4trees s'est rapprochée de nombreux acteurs qui oeuvrent sur le terrain pour sauver et restaurer les forêts et a lancé une campagne de dons pour soutenir les peuples autochtones qui sont les Gardiens de la Forêt. Ces fonds leur permettront notamment de lutter contre les incendies en Amazonie car comme le précise Jonathan, « il y aura toujours des besoins financiers sur le terrain ».

Les ONG du monde entier s'unissent pour sauver la forêt amazonienne 

Des ONG internationales et des associations ne cessent d'alerter sur l'état de l'Amazonie qui se dégrade de jour en jour. À travers de nombreuses mobilisations et actions de sensibilisation, elles veulent faire réagir et sauver la forêt amazonienne, aussi appelée le poumon de la planète, qui pourrait atteindre un point de non retour si la déforestation continue. All4trees, qui réunit une communauté de citoyens et d’acteurs engagés pour la reforestation des forêts, s'est associée à une vingtaine d'organisations pour "dénoncer l'immobilisme de la France face aux incendies qui ravagent l'Amazonie". Dans une tribune publiée par Franceinfo en août dernier, 24 signataires, incluant entre autres Les amis de la terre, Canopée ou encore Greenpeace, tentent d'alerter sur la responsabilité de la France dite "complice" concernant "la disparition des forêts d'Amérique du sud notamment à travers les importations de soja en provenance d'Amazonie".

L'objectif n'est pas seulement de replanter des arbres pour repeupler les forêts, mais de mettre fin aux causes profondes de la déforestation, à savoir notamment l'importation de soja. Les signataires pointent du doigt les entreprises françaises qui commercialisent la viande issue de la déforestation mais aussi les géants bancaires français (BNP, Société générale ou Crédit agricole...) qui, selon eux, soutiennent les responsables de la déforestation à travers des soutiens financiers de plusieurs milliards d'euros. Certains pays, comme la France, tentent de lutter contre le réchauffement climatique et la déforestation en lançant des "plans de repeuplement des forêts". Le 16 décembre, le ministre de l'agriculture, de l'alimentation et des forêts, a annoncé que 50 millions d'arbres allaient être plantés et que l'enveloppe consacrée à ce projet allait être d'environ 200 millions d'euros.

Toutefois, les responsables associatifs s'interrogent sur la pérennité de ce projet et les modalités de cette initiative : « Les questions qu’on se pose c’est, comment vont être investis ces arbres, sur quel types de plantations... Est ce que ça va être pérennisé aussi ? Parce que sur le long terme, il y aura des besoins de financement . Finalement, on a plus l’impression que ça va bénéficier au secteur forestier industriel », confie Jonathan Guyot. 

 

Par Léa Bourgoin

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