À Lyon, la Société Protectrice des Végétaux soigne les plantes en difficulté

Publié le 25 mars 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 4 mins

Partant du principe que les plantes sont des êtres vivants à part entière, Nicolas Talliu, pépiniériste lyonnais de 33 ans, a ouvert la Société Protectrice des Végétaux (SPV). Grâce à ses talents, il redonne une seconde vie aux plantes. Nous l'avons contacté afin qu'il nous en dise plus sur les objectifs de son initiative à la fois écologique et responsable. 

Rendre l'empreinte carbone "utile"

À seulement 33 ans, Nicolas Talliu, véritable "médecin des plantes" propose aux particuliers comme aux professionnels, de s'occuper de leurs plantes et de les soigner. Ouverte depuis le 1er mars 2021, la Société Protectrice des Végétaux offre une véritable solution contre le gaspillage : « Le principe, c’est donc de faire comme une recyclerie pour toucher aussi bien les particuliers que les professionnels et les producteurs. Il faut que tout le monde se sente concerné », explique Nicolas Talliu, pépinériste et fondateur de la Société Protectrice des Végétaux. Cette initiative, saluée par les propriétaires de plantes, se veut écologique et responsable tout en réduisant les déchets. En effet, en déposant les plantes dont ils ne veulent plus, les propriétaires leur offrent une seconde vie : « Au lieu d’aller à la déchetterie pour leurs plantes, ils l’apportent chez moi en disant que ça pourrait servir à quelqu’un d’autre », nous explique-t-il.  

En effet, la Société Protectrice des Végétaux a souhaité trouver une solution pour réduire "l'empreinte carbone liée à l'achat d'une plante". Pour cela, elle propose aux propriétaires de végétaux de passer par un circuit court, loin de celui utilisé par les grossistes situés à plusieurs kilomètres. L'objectif est de réduire le nombre d'intermédiaires entre le producteur et le consommateur. Grâce à son initiative verte, Nicolas a rendu cette empreinte carbone "utile" et "toute petite" : « Si je prends, par exemple, une bouture sur un pied-mère qui est à Lyon, je le multiplie moi-même (le pied), je le revends. Au final, l'empreinte carbone elle est de zéro parce que la plante vient de Lyon et qu'elle n'a pas fait de grand voyage », développe-t-il.

Un pensionnat pour végétaux 

Avec la Société Protectrice des Végétaux, Nicolas Talliu veut redonner une seconde vie aux plantes en collaborant exclusivement avec des producteurs locaux. Pour inciter les gens à s'orienter dans ce circuit court, le "médecin des plantes" propose un système de gardiennage et de pensionnat : « Jusqu’à présent on déposait tous nos plantes chez le voisin qui les arrosait et qui finissait par les noyer. J’ai donc mis en place le pensionnat, c'est-à-dire que je garde les plantes des gens qui ne peuvent pas s’en occuper parce qu’ils partent en vacances », explique-t-il. Une idée qui a été saluée par les principaux intéréssés, étonnés de voir que ça n'existait pas avant alors que selon Nicolas, "cela coule de source". 

 

                 

Intérieur de la serre où les plantes sont soignées. Publication de la page Facebook de la Société Protectrice des Végétaux (SPV) 

 

Ainsi, grâce à ce pensionnat, Nicolas peut s'occuper des plantes dans un seul et même endroit. De cette manière, il peut contrôler, soigner et voir très facilement si elles ont besoin de quelque chose. Pour ceux qui n'ont pas la main verte, Nicolas peut aussi prodiguer quelques conseils afin de mieux comprendre les végétaux. « Il faut laisser les plantes tranquilles », confie Nicolas. Ce dernier nous explique, en effet, que plus nous portons de l'attention à une plante, moins c'est bon pour elle et son développement.

 

Savoir écouter les plantes 

Les fiches d'entretien fournies lors de l'achat d'une plante ne doivent pas être suivies à la lettre, d'après Nicolas : « Ça ne veut rien dire d’arroser une plante tous les 15 jours. En fonction de l’endroit où elle est, si c’est aéré ou non, elle réagit différemment à son environnement », dévoile Nicolas. Pour lui, il faut savoir écouter et observer les plantes car celles-ci nous font comprendre lorsqu'elles ont besoin de quelque chose. Connaître le fonctionnement des végétaux demande de la patience et de la persévérance mais rassurez-vous, "tout peut s'apprendre". Ce qui est compliqué c’est de comprendre parfaitement la plante. Les signaux d’alarme sont, par exemple, les mêmes pour une plante qui manque d’eau et une plante qui a trop d’eau. C'est pour cela qu'il faut être à l'écoute de sa plante, à l'instar d'un animal de compagnie, pour déceler un quelconque problème. 

Avec la Société Protectrice des Végétaux, Nicolas Talliu a pour objectif d'inciter les gens à se poser les bonnes questions lors de l'acquisition d'une plante. « Ce n'est pas un objet décoratif. C'est une plante vivante donc ça amène des responsabilités », ajoute-t-il. Au-delà de cela, Nicolas met l'accent sur le circuit court et l'économie sociale qui sont développés pour les vêtements et objets vintage, mais très peu pour les végétaux. Pour tenter d'initier le grand public à l'entretien de leurs plantes, il met en place des "ateliers d'initiation". Ces derniers verront le jour dès le mois d'avril et se tiendront au moins une fois par semaine. 

 

 

Par Léa Bourgoin

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