40 sites aborigènes vieux de 15 000 ans en danger ?

Publié le 12 juin 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 2 mins

Mercredi 10 juin, le gouvernement d’Australie-Occidentale a autorisé l’entreprise minière BHP à détruire 40 sites aborigènes dans l’ouest de l’Australie dans le cadre de l'expansion de la mine de fer de South Flank, dans la région de Pilbara. Le lendemain, BHP a déclaré qu’il ne ferait rien sans une consultation avec les propriétaires aborigènes. 


Des dizaines de sites vieux de 15 000 ans menacés de disparaître


L’annonce est un nouveau coup dur pour le peuple aborigène Banjima. Elle survient seulement quelques jours après que le groupe minier multinational anglo-australien, Rio Tinto, a détruit un site habité il y a plus de 46 000 ans par des aborigènes, lors de travaux à l'explosif pour agrandir une mine de fer. Cette nouvelle expansion de mine menace cette fois de faire disparaître du paysage au moins 40 sites comprenant des abris sous roche -avec des œuvres d'art peintes à l’intérieur- occupés il y a 15 000 ans selon une étude archéologique de BHP. Il a également été démontré dans cette même étude que "l'occupation du paysage environnant se poursuit depuis environ 40 000 ans".


Dans une lettre envoyée au gouvernement de Western Australia par Maitland Parker, le président de la Banjima Native Title Aboriginal Corporation en décembre 2019, le conseiller déclarait "Les Banjima ne peuvent pas et ne soutiennent pas la destruction de ces sites (...) Ils subiraient un préjudice spirituel et physique s'ils étaient détruits".


"Des consultations approfondies" attendues entre BHP et les propriétaires aborigènes 


En 2015, les représentants du peuple Banjima avait conclu un accord autorisant l’exploitation de la zone de Pilbara. Ce dernier promettait en échange de protéger 72 sites appartenant au patrimoine culturel et territorial des aborigènes. Mais l’accord prévoyait d’exclure les représentants du peuple en cas de demande d’autorisation d’exploitation, comme celle accordée à BHP. Le journal Guardian Australia a donc révélé que les propriétaires traditionnels n'étaient légalement pas autoriser à parler publiquement des sites.

Suite à cette annonce, BHP a déclaré qu'elle n'endommagerait pas les sites sans "de nouvelles consultations approfondies" avec les propriétaires traditionnels. "Cette consultation sera basée sur notre engagement à comprendre l'importance culturelle de la région et sur le profond respect que nous avons pour le peuple Banjima et son patrimoine. Cela comprendra de nouvelles études scientifiques et des discussions sur l'atténuation et la préservation." a déclaré un porte-parole du BHP. 

 

Le minerai de fer est la ressource la plus exportée par l'Australie. Elle a rapporté pas moins de 47 milliards d'euros l'année dernière, l'essentiel provenant de la région de Pilbara, propriété des aborigènes.

 

 

Par Chloé Sappia 

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