Qui est Naseer Shamma, le musicien irakien nommé artiste de l'Unesco pour la paix ?

Publié le 21 février 2017 (modifié le 20 février 2023 à 22h15)
Par One Heart
Temps de lecture : 2 mins

Ce jeudi, l’artiste irakien Naseer Shamma sera récompensé pour sa contribution à la paix dans son pays et au-delà. Un engagement qu'il a développé tout au long de sa carrière à travers la musique.

Naseer Shamma, compositeur et interprète virtuose du Oud, instrument à cordes oriental, sera nommé artiste de l’Unesco pour la paix lors d’une cérémonie qui se déroulera jeudi 23 février, au siège de l’agence pour l’éducation la science et la culture.

L'artiste est récompensé "en reconnaissance de son engagement en faveur de l’éducation musicale des jeunes en Irak et au-delà, et de ses efforts inlassables pour porter un message de paix à travers ses concerts", indique l'Unesco dans un communiqué. Et d'ajouter : "En sa qualité d’artiste de l’Unesco pour la paix, Naseer Shamma soutiendra le travail de l’Organisation en faveur de l’éducation à la paix auprès des jeunes et de la préservation du patrimoine culturel en Irak et dans la région."

Emprisonné pour ses prises de position contre Saddam Hussein

L'artiste doit sa renommée dans le monde à la fois à ses concerts de luth et à ses musiques composées pour le cinéma, la télévision ou le théâtre. Né en 1963, à Al-Kût, à 160 km au sud de Bagdad, Naseer Shamma a quitté l’Irak, à la fin de la guerre du Golfe, en 1991, après avoir porté l’uniforme et connu la prison pour ses prises de position contre le régime du dictateur Saddam Hussein. Après cinq ans en Tunisie, où il enseignait au Conservatoire de Tunis, il gagne l’Egypte. Il y restera trois ans, avant de se poser, en 2015, en Allemagne, après un passage par Paris, où il rêve d’installer maintenant une "maison du oud" comme il l’a fait au Caire. 

Une méthode inventée pour les blessés de guerre

Naseer Shamma s’est aussi distingué par son combat en faveur de la paix, un thème qu’il défend au cours de ses concerts, notamment auprès d’un public jeune. Il a fondé des associations humanitaires telles que "The Flower Road" et "Ahlma" pour aider les enfants et les personnes déplacées. Depuis 2012, il a organisé de nombreux concerts à Bagdad, notamment à l’occasion de la Journée internationale de la paix, célébrée le 21 septembre.

Il a par ailleurs inventé une méthode pour jouer de son instrument avec une seule main. "Je l’ai fait pour un ami, qui avait perdu un bras dans la guerre" a-t-il déclaré au Monde. Selon lui, la musique est capable de miracle : "Je reste persuadé que la musique peut changer la mentalité, restructurer l’esprit des personnes qui vont vers la délinquance, la violence et l’extrémisme, poursuit le musicien. J’ai déjà à plusieurs reprises réussi, en enseignant le oud, à transformer des gens violents en individus équilibrés."

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