Pollution en Turquie : une substance végétale toxique a recouvert la mer Marmara

Publié le 17 juin 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h20)
Par One Heart
Temps de lecture : 2 mins

Au large d'Istanbul en Turquie, la mer Marmara s'est revêtue d'un étrange habit : un manteau végétal visqueux et jaunâtre. Constituée de mucilage, une substance polyosidique (composée de glucides) présente chez de nombreux végétaux,  "la salive de mer" (comme les Turcs l'ont baptisée) a provoqué la migration de certaines espèces de poissons et de méduses. 

Le déversement de déchets et d'eaux usées dans la mer, principales causes de l'apparition de cette substance 

En temps normal, les îles des Princes situées au nord d'Istanbul en Turquie sont prisées par les habitants. Cependant, au mois de juin 2021, l'apparition d'une étrange substance visqueuse, appelée mucilage, a provoqué la désertion des locaux, mais aussi la migration de certaines espèces de poissons et de méduses. « Ils désertent les zones touchées. Même les méduses ont disparu. Les pêcheurs ont beaucoup de mal à remonter leurs filets remplis de ces végétaux et de cette colle en surface », révèle Erkan Türk, 41 ans, l'un des poissonniers de l’île.  

Ce que les Turcs appellent "la salive de la mer" est notamment causée par la pollution dite industrielle. « Cela fait quarante ans que l’on se sert de cette mer comme d’une décharge, ce n’est donc pas une surprise. L’agriculture et l’industrie y déversent leurs déchets.  Les eaux usées de vingt-cinq millions d’habitants y sont également rejetées sans traitement suffisant, transformant la mer en une fosse septique géante », explique à Ouest France, Mustafa Sari, doyen de la Faculté d’études maritimes de l’Université de Bandirma. 

Le gouvernement met en place un plan d'action sur 5 ans pour lutter contre la pollution des eaux. 

En plus de cette importante pollution, le réchauffement climatique accélère la hausse des températures de la mer. Désormais, cette hausse se situe à 2,5 degrés, soit largement au-dessus des moyennes de ces quarante dernières années. Cela a provoqué l'augmentation des taux d'azote et de phosphore dans l'eau et désolé encore plus  les poissonniers du littoral. « Les autorités ont commencé à nettoyer la surface de la mer, mais je ne pense pas que ça suffise à résoudre le problème», confie Erkan Türk. Face à ce problème environnemental et dangereux pour la biodiversité, le gouvernement a décidé de réagir. Il a proposé un plan d'action réalisable sur 5 ans afin d'améliorer notamment le traitement des eaux usées. « L’important, c’est de ne plus polluer, cette mer ne peut plus supporter un seul litre de pollution de plus », ajoute Mustapha Sari. 

 

 

Par Léa Bourgoin

 

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