Cette jeune entreprise crée des meubles à partir de céréales issues du brassage de la bière

Publié le 10 mars 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Il y a quelques années, la drêche de bière, un résidu solide issus du brassage de la bière, était utilisée par les agriculteurs pour l'alimentation du bétail. À l’époque, cette solution était viable car la France ne comptait alors que 250 brasseries, mais avec désormais plus de 2 000 brasseries, les animaux d’élevages ne peuvent pas, à eux seuls, consommer toute la drêche produite. Alors que depuis quelques années, des projets se multiplient pour lutter contre le gaspillage et revaloriser un maximum de déchets, Franck Grossel, jeune ébéniste et fondateur de l’entreprise Instead, a eu l’idée de récupérer la drêche de bière et de la transformer en meuble. 

 

Fabriquer des meubles à partir de drêche de bière, une idée qui a du sens

À l'origine, la bière est composée d'eau, de malt, de levure et de houblon. Lors de la première phase de brassage, appelée aussi l'empâtage, le brasseur va transformer les enzymes et l'amidon contenus dans le malt, en sucre. Après seulement quelques heures, le malt sera considéré par le brasseur comme un résidu que l'on appelle "drêche de brasserie". Le sucre généré, dont la drêche est pourvue, deviendra quant à lui, l’élément principal d’un nouveau matériau utilisé pour confectionner des meubles. L’an dernier en France, 2 milliards de litres de bière ont été consommés. Cela représente une moyenne de 30 litres par habitant. Imaginez donc la quantité de drêche générée tous les ans en France qui n’est pas revalorisée. 


Pour rester fidèle à ses valeurs écologiques, Franck Grossel a voulu confectionner un matériau résistant, sain et durable. Le brassage de la bière lui permet aujourd’hui de proposer un matériau composé à 98% de produits naturels, et fabriqué entièrement en France. Franck a ensuite développé un liant à hauteur de 2% qui lui permet de proposer un produit « qui soit durable, mais surtout adapté industriellement ». « Grâce à cela, nous produisons un tabouret toutes les 5 minutes », explique-t-il. Aujourd’hui, un tabouret représente 6 litres de bière brassée, ce qui équivaut à 2 kg de matière revalorisée

 


Un projet en accord avec des valeurs écologiques fortes 

À l'origine, Franck souhaitait participer à l’évolution du métier d’ébéniste, notamment en faisant du “zéro déchet”, et en limitant son impact environnemental. Il a mis 2 ans et demi à développer son procédé et a aujourd’hui créé son entreprise, Instead. Grâce à une campagne de financement participatif, toujours en cours, il espère voir son projet se développer : « On y va à tâtons, on prend plaisir c’est le principal déjà. Je cherche une solution viable économiquement et industriellement et qui n’est pas un faux-semblant par rapport à l’impact environnemental » déclare-t-il. 


Pour le moment, Franck est seul pour gérer Instead, il espère pouvoir embaucher 2 personnes d’ici fin 2021. En outre, il travaille avec plusieurs partenaires qui lui permettent de recueillir une matière première de qualité. Grâce à sa campagne de crowdfunding, Franck espère récolter assez d’argent pour pouvoir créer d’autres produits en plus des tabourets, et ainsi augmenter la quantité de drêches de bière revalorisées. Il souhaite aussi mettre à disposition de tous, le procédé de transformation, afin de faire du co-branding avec d’autres entreprises intéressées. Pour le moment, Instead est en période de pré-commande, une centaine de tabourets, au prix de 189€ l'unité, ont d’ores et déjà été vendus en l’espace d’une semaine

 

instead-tabouret-biereUn tabouret Instead représente 6 litres de bière brassée soit 2kg de matière revalorisée. ©Instead


Par Clémence Tingry 

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