Bonne nouvelle : agir pour le climat pourrait créer créer 1 million d'emplois

On le savait, lutter contre le réchauffement climatique devient urgent pour sauver notre planète. Et s'il permettait en plus de créer un million d'emploi ? C'est en tout cas ce que prévoit un rapport solide établi par 12 associations.

Mettre en oeuvre la transition écologique pourrait créer un million d'emploi d'ici 2020. Tel est le constat du rapport publié jeudi 12 janvier, plusieurs associations – ATTAC, Réseau action climat, Les Amis de la Terre, Ligue des droits de l’Homme, Alternatiba, Mouvement national des chômeurs et précaires , etc. – et syndicats – Solidaires, FSU, Confédération paysanne.

Intitulé Un million d’emplois pour le climat, ce dossier de 43 pages est bienvenu dans un contexte de crise sociale et d'urgence climatique. S'il peut paraître utopique, il tire néamoins ses arguments de nombreuses études. Les travaux de l'économiste Philippe Quirion effectués en 2013 sur la base du scénario négaWatt et prévoyant 632.000 emplois nets en 2030. En 2012, l'Organisation internationale du travail (OIT) chiffrait à 60 millions les emplois générés par la transition écologique, tandis que dans son scénario "100 % énergie renouvelable" de 2016, l'Ademe tablait sur 896.000 emplois.

Comment se répartiraient ses un million d'emplois ?

- 100 000 emplois dans le service public.

- 250 000 emplois aidés labellisés "transition écologique".

- 650 000 dans les secteurs privés de la transition écologique

Dans quels secteurs ?

Sans surprise, les plus grand nombre de créations viendrait de ces deux secteurs : 

- 350 000 emplois dans le bâtiment et rénovation

- 330 000 emplois dans les énergies renouvelables

Plus original :

- 230 000 emplois dans l'action sociale

- 130 000 emplois dans la réparation de biens domestiques

- 130 000 emplois dans le recyclage

- 110 000 emplois dans la fabrication industrielle dans des secteurs compatibles avec la transition agriculture

- 50 000 emplois dans la branche paysanne bio

Compenser les destructions d'emplois ?

Toutes ces embauches viendraient compenser les inévitables destructions d'emplois qui atteindraient le chiffre de 446 000. La transition entraînera en effet le déclin de certaines activités essentiellement dans les secteurs les plus polluants tels que l'automobile, le bâtiment, les produits pétroliers, l'abandon du nucléaire, du fret routier ou de l'agriculture traditionnelle intensive.

Pour éviter une vague de chômeurs dûe à la transition, il faudra anticiper et miser sur la formation, recommandent les auteurs du rapport.

Comment financer la transition et ces créations d'emplois ?

Pour les auteurs, les sources de financement ne manquent pas. Le projet, qui pèse 105 milliards d’euros par an, devra être financé par une réorientation totale de l’argent public.

- La lutte contre l’évasion et la fraude fiscale "permettrait de lever chaque année entre 30 et 160 milliards d’euros supplémentaires pour le budget de l’Etat".

- La suppression des niches fiscales favorables aux énergies fossiles rapporterait 10 milliards d’euros par an.

Il y a aussi l'instauration d'une véritable taxe sur les transactions financières, les recettes de la taxe carbone, la réorientation des flux monétaires finançant aujourd'hui des activités nuisibles à l'environnement.

Au final, bien étayé et chiffré, le rapport vient tordre le cou aux idées reçues opposant transition énergétique et emploi. En espérant que le collectif sera entendu par les candidats à l'élection présidentielle !