Biodiversité : 68% de la faune sauvage a disparu à cause des activités humaines

Publié le 11 septembre 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Jeudi 10 septembre, le Fonds mondial pour la nature, WWF, a publié son nouveau rapport Planète Vivante sur l’état de santé de la biodiversité, dans lequel il tire la sonnette d’alarme. En seulement 50 ans, le monde a perdu plus des deux tiers de ses animaux sauvages, principalement à cause des activités humaines. 


Un déclin qui s’accélère depuis 30 ans


Entre 1970 et 2016, 68% de la population mondiale de vertébrés sauvages (poissons, mammifères, amphibiens, oiseaux et reptiles) a disparu selon l’Indice Planète Vivante (IPV), publié hier dans le rapport de WWF. Cet indice, calculé en coopération avec la Société zoologique de Londres, est publié tous les 2 ans. Cette année, l’IPV enregistre une accélération de la chute de la biodiversité sauvage puisqu’il s’établissait à 60% en 2018 et à 58% en 2016. « Depuis 30 ans nous voyons la chute s’accélérer et ça continue dans la mauvaise direction », résume Marco Lambertini, Directeur mondial du WWF à l’AFP. « Nous assistons à la destruction de la nature par l’humanité ». 

 

Iconographie de l'IPV. ©Rapport Planète Vivante 2020

 


Les raisons de ce déclin sont presque uniquement liées aux activités humaines, destructrices de l’environnement et dégradant les habitats de nombreuses espèces. Le rapport cite par exemple la déforestation, l'agriculture non soutenable, l’utilisation massive de pesticides ou encore le commerce illégal d'espèces sauvages. Ces activités humaines ont eu un coût énorme sur la nature et l’Homme dépasse désormais chaque année son "budget biologique", consommant plus que les capacités de régénération de la Terre. Il faut ajouter à ces activités humaines, le changement climatique qui impacte également les animaux : « Les effets du changement climatique sur les espèces étaient extrêmement rares il y a trente ans, alors qu’ils sont encore monnaie courante aujourd’hui. » déplore WWF. 

 

Les régions d’Amérique centrale et latine particulièrement touchées par le déclin d’espèces


La chute de la biodiversité est plus forte dans certaines régions du monde comme en Amérique centrale et latine. Là-bas, l’effondrement des espèces sauvages monte à 94% « soit le déclin le plus important jamais observé dans une région », souligne le rapport Planète vivante. En cause, la surexploitation des espèces, la déforestation et les nombreux incendies (Amazonie, Cerrado, Pantanal...) qui contribuent à la réduction des territoires sauvages. Aujourd’hui, les fronts de déforestation mondiaux sont également en train de se déplacer vers le bassin du Congo, « l’un des derniers massifs forestiers relativement intacts à l’échelle mondiale », où des plantations de cacao, d’huile de palme et de bois devraient bientôt voir le jour. 


Sans ces territoires, les animaux sont contraints de vivre plus proches des humains, ce qui favorise le risque de zoonoses, ces maladies transmises de l’animal à l’homme, comme le coronavirus. « La pandémie de Covid-19 doit être le signal d’alarme : changeons notre rapport au vivant et exigeons des décideurs une réelle protection de la biodiversité, maintenant. » prévient Arnaud Gauffier, Directeur des programmes de WWF France. 

 

L'urgence d'agir sur tous les fronts


Dans son rapport, WWF appelle les gouvernements à prendre des mesures immédiates pour ralentir le déclin des espèces et favoriser une société juste, saine et prospère. Pour inverser la courbe du déclin, l’ONG de préservation de l’environnement assure qu’il va falloir agir sur 3 leviers. D’abord, il faut transformer en profondeur le modèle agricole industriel en une production alimentaire plus durable. Ensuite, il est nécessaire d’atteindre les 30% d'aires protégées gérées par les communautés locales. Enfin, il faut réduire le gaspillage alimentaire de 50 % et réduire de moitié notre consommation de protéines animales. Toutes ces actions doivent se combiner et il va falloir un effort global. 

 

©Twitter / WWF

 

 

A l’échelle individuelle, Arnaud Gauffier donne des exemples d’action : « S’engager sur des projets de terrain, militer et s’engager au niveau local, faire son potager, monter une ferme avec des amis…». Réduire le gaspillage alimentaire, trier ses déchets, privilégier des produits végétaux pour son alimentation sont d’autres idées relativement faciles à mettre en place. 

 

 

Si le rapport dresse un triste bilan de l’état actuel de la biodiversité sauvage, il signale tout de même plusieurs espèces dont les populations sont en hausse. En France, le vautour moine, le flamant rose, le lynx et les saumons sont plus nombreux qu’avant. A l’étranger, la baleine à bosse du Pacifique Nord, le tigre au Népal, le panda géant et les populations de girafes du parc national Kruger en Afrique du Sud sont également en hausse, un signe qu’il n’est pas trop tard pour agir ! 

 

 

Par Chloé Sappia

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