106 mesures pour lutter contre l'exclusion !

Publié le 18 février 2015 (modifié le 20 février 2023 à 22h14)
Par One Heart
Temps de lecture : 4 mins

Deux semaines après le rapport alarmant de la Fondation Abbé Pierre, la mairie de Paris dévoile un plan composé de 106 mesures afin de lutter contre l'exclusion sociale.
La vingtième étude de la Fondation, sur le mal-logement, dénonçait un manque d'aides au logement et sa mauvaise répartition.

Un mal logé qu'est ce que c'est ? Une personne qui dort dans des chambres d'hôtels, dans des campings, dans des voitures, dans des abris de fortunes, dans des logements insalubres... Plus de 10 millions de personnes sont, en France, en situation de fragilité par rapport au logement. Parmi elles, plus de 10 000 enfants. Le nombre de sans domicile fixe a par ailleurs doublé en dix ans. Les profils des mal-logés se diversifient de plus en plus : davantage de familles, de jeunes, d'handicapés psychiques et de demandeurs d'asile. La mairie de Paris a souhaité réagir rapidemment face au constat préoccupant que dresse le vingtième rapport annuel sur le mal logement en France en travaillant main dans la main avec diverses associations. Nommé "plan de lutte contre la grande exclusion", l'initiative présente 106 mesures destinées à réduire le nombres de personnes mal logées : en Île-de-France quelques 10 000 familles dont plus de 2200 à Paris même sont en situation de logement précaire. En tout, plus de 500 personnes, des secteurs de la santé aux mondes de l'entreprenariat en passant par les milieux associatifs, ont élaboré ensemble ce pacte

Quelques mesures phares ...

Les mesures présentées veillent à prévenir les problématiques d'exclusions, mais attentionnent aussi l'aval, à travers notamment, des politiques sur le long terme. Des pactes, comme ceux signés avec le milieu entrepreunarial, s'engagent à aider l'insertion des publics en difficultés, par le biais de proposition de stages ou de parrainages. "Il y a un vrai rapprochement entre les acteurs du social et le monde de l’emploi, et c’est ce qu’on veut : que chacun s’engage et participe à un bout de la chaîne" déclare Dominique Versini, adjointe à la maire de Paris, Anne Hidalgo

Un des principaux cheval de bataille de cette grande lutte, selon l'adjointe à la maire, est le droit à l'accès:

"Il est en effet très difficile, pour des personnes à la rue ou fragilisées, de faire les démarches nécessaires pour avoir accès aux allocations ou aux dispositifs d’insertion. Nous prévoyons ainsi de réaliser 3000 rendez-vous des droits, qui permettront de voir un conseiller qui mettra à plat leur situation et les accompagnera. Nous allons aussi développer des dispositifs pour aller vers ces personnes qui ne vont pas vers les services sociaux : comme des équipes mobiles ou des permanences au pied des immeubles, pour que l’administration vienne à eux. Une autre mesure forte est l’instauration d’un coffre-fort numérique, une solution pour répondre à la perte des papiers d’identité, qui est un obstacle énorme pour l’accès au droit chacun aura un espace numérique où seront entreposés tous leurs papiers."

Un autre des éléments fondamentaux du tournant ets la mise en place d'un référent "pivot" : 

"Aujourd’hui, pour toutes les démarches administratives, les gens sont envoyés d’un côté, de l’autre, avec de multiples intervenants, pour la santé, le logement… Pour des gens qui sont fragiles, c’est infernal, très désorientant et pas du tout productif. Beaucoup renoncent à s’attaquer à cet appareil administratif. Un référent unique sera ainsi mis en place pour chaque personne, le suivant toute sa vie. C’est une idée qu’on caresse depuis 20 ans dans le domaine du social, et qui est enfin concrète. Elle va dans le sens du Pacte, qui vise à changer l’approche des gens à la rue, avec des démarches mieux coordonnées, des formulaires simplifiés."

Un nouveau centre d'hébergement sera crée, où les familles pourront rester ensemble. En effet, de nombreux parents n'osent pas se rendre dans les centres d'hébergements, de peur d'être séparés, les établissements de ce type étant rarement mixtes. 

Des contrats d'insertions pour les Rroms sont en préparation. Plus de 7 000 Roms vivent dans des camps de fortunes aux frontières de Paris. Pour remédier à ce problème, la ville de Paris va débloquer 350 000 euros et une trentaine de personnes qui auront pour charge de connaître ces publics afin d'en identifier les besoins et leur proposer des contrats adaptés. 

La culture ouverte à tous. Une de ces 106 mesures viserait à instaurer les lieux culturels libres d'accès par les personnes en situation d'exclusion, mais aussi de leur attribuer des places réservées dans des ateliers ou même d'installer des ateliers dans les centres d'hébergements pour sans domiciles fixes. L'accès à la culture étant un facteur primordial pour la mobilisation sociale, les pouvoirs publics souhaitent favoriser la pratique d'une activité artistique. 

Les transports en communs d'île-de-France participent à l'élan solidaire. La RATP et la SNCF, déjà préoccupées par la situation dans les gares et bouches de métro, vont mettre en place des équipes mobiles afin de réperer et rediriger les publics sensibles aux problèmes de mal logement, de toxicomanie et autres vers des centres d'hébergements, pour une meilleure prise en charge.

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